Totems des Mers
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Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer. [Aristote]
 
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 Eidanihr [Automne]

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Erwana Llyr
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Erwana Llyr


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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeSam 3 Nov - 11:17

Le monstre ne ferait plus long feu, ça se voyait. Il développait une écume de rage grotesque, démesurée, car sa solitude et sa faiblesse face à une désorganisation parfaite, mais nombreuse, le laissait en situation de faiblesse. En effet, comment s’en sortir, malgré notre gigantisme et notre force, face à un attroupement d’insectes trois fois plus petits que nous, mais qui attaquaient sans relâche, sans but, sans réflexion, de multiples et divers coups venant de partout, de tous les côtés, dans tous les sens avec pour seul et unique but d’anéantir l’ennemi…

Au milieu de cette lutte acharnée, cet amas de violence et de barbarie gratuite, il y avait bien sûr les corps des blessés, voire des morts, dont la lenteur n’avaient pas permis d’esquiver les contre-attaques du monstre, il y avait aussi Elbénir, Kyra, Shalimar, et encore d’autres valeureux qui semblaient vouloir faire les plus belles actions pour épater la galerie et il y avait, en retrait, si toutefois le retrait était possible dans une zone de combat, la Capitaine des Pirates qui tenait serré dans sa main droite, son pistolet qu’elle avait volé à un miquelet dans sa jeunesse.

Son pouce caressait doucement le bois vernis de l’arme, d’où s’échappait encore une légère fumée des quelques coups tirés auparavant. Elle aurait pu, à cet instant, se débarrasser des gêneurs. Elbénir était dans sa ligne de mire, et elle pouvait rejoindre Eleanora et Kanaw, pour en finir, si elle le désirait. Le chaos de la zone de combat permettait tout cela.

Mais non, elle restait là… Car si elle avait du vaincre ses deux ennemis aussi lamentablement, elle n’en retirerait aucune satisfaction et fierté. Mais alors que faisait-elle là, immobile, inutile, à fixer des pions qui se meuvent de façon désordonnée ? Ce ne pouvait être seulement ce regard entre Kanaw et Eleanora qui l’eût choqué à ce point…

Non, c’était autre chose. La langueur dans son regard, l’abstraction du Capitaine, partielle ou totale, pendant quelques secondes, minutes, heures, relevait d’un tourment bien plus dangereux que l’on pourrait le croire. Ce besoin constant qu’elle avait de ne pas se sentir en pleine forme, aux mieux de ses capacités… C’était sa faute, à lui, à cet abruti et sa main tremblait d’envie d’appuyer sur la détente et de le tuer, sans autre forme de procès. Pourquoi ? Pourquoi tant de réflexions à ce moment-là ?...

Retour au combat. Erwana releva la tête et voyait le monstre tituber sous les rafles de coups divers. Pourtant, elle n’avança pas pour accompagner les autres à mettre un coup final. Elle voulait voir le monstre tomber, s’étaler dans le sable en agonisant, en criant de douleur et de peur, peur de la mort, peur de l’échec. Ce besoin qu’Erwana avait de « rassasier » son envie de crime, de massacre… Si quelqu’un voyait ce qui se passait dans sa tête, il serait terrifié.

Car oui, elle n’avait l’air de vivre que pour ça… Ce n’était pas uniquement la richesse qui l’intéressait, mais le pouvoir face à la faiblesse des autres, la torture, qu’elle fut physique ou mentale. Erwana aimait la mort…Pas la sienne, mais celle de tous les autres. Et ça ne faisait qu’empirer de jours en jours. Et tout ça, c’était sa faute. Bien évidemment. Pauvre Kanaw, s’il savait qu’il avait voué sa sœur jumelle à un avenir si trouble…

Comme une reine face à son royaume de crime et de violence, elle s’était éloignée pour prendre de la hauteur et regarder, admirer, observer le combat, comme si c’était un hommage pour elle, comme si tout cela la concernait, uniquement elle. Cette mégalomanie ne cessait de s’exacerber aussi avec le temps, mais n’était pas dû qu’à la seule personnalité d’Erwana, elle était surtout une conséquence de son abus d’alcool et de substances hypnotiques.


-Faites le hurler de douleur,

Marmonnait-elle entre ses dents, son visage impassible se notant alors, au niveau du regard, d’une lueur de sadisme incontestable, dévorante, brûlante.

-Qu’il s’effondre…
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeSam 3 Nov - 21:23

Il était difficile de savoir si c'était l'épuisement, la confusion ou la douleur qui touchait le plus ce monstre. Quoiqu'il en fut, il ne put pas échapper un deuxième souffle brûlant. Il ne put pas se concentrer suffisamment sur une attaque, son attention sans cesse déviée sur un autre de ces êtres. Il n'avait pas agit comme il le fallait.

Bien sûr, Tianh pensa, au fond de lui, que sa plus grande bêtise avait été de sous-estimer leur nombre. Ces êtres étaient là pour le tuer. Il n'avait pas vu en eux un danger suffisamment grand pour songer à se protéger.

Et puis, de toutes manières, il n'était pas assez rapide contre eux tous. Alors, il sentit la fatigue, l'agacement le prendre. Son corps saignait à bien des endroits, certainement trop, en réalité, pour oser survire bien longtemps, s'il parvenait à éliminer tous ces gêneurs.

Il se permit de clore ses deux derniers yeux, presque docile. Il se permit de laisser son esprit vagabonder loin de cette défaite qu'il était en train de vivre. Sur ses quatre pattes qu'il lui restaient, il se sentait lourd, mélancolique, nostalgique, peut-être.

Pourtant, il fit quelques pas. Il mordit dans le bois qui le rattachait à un de ces bateaux, non loin d'ici, sans pouvoir retirer le métal chaud qui était entré en lui. Après tout, cela n'avait plus aucune importance. Avec, ou sans eux, il allait mourir.

Tianh s'avançait vers la mer, avec une langueur sensible. N'osant plus rien regarder d'autre que la mort, il demeurait les yeux clos. Petit à petit, il s'enfonça dans les flots qui lui semblaient gelés, et le bord de cette mer prit une teinte d'un bleu pâle presque féerique, et la chaleur des eaux proches des îles les plus chaudes. Il y avait même quelque chose de beau, quelque chose d'admirable, de charmant, dans ces flots lumineux, accueillants, qui entouraient une île pourtant si pauvre.

Il rouvrit les yeux sur les êtres autour de lui. Là, sur la plage, ils étaient encore nombreux, encore avec leurs regards de haine. Il ne leur en voulait pas. Après tout, il les détestait tout autant qu'eux. Il souhaitait même que quelqu'un d'autre, quelqu'un de meilleur qu'eux, les élimine, un jour. Ou qu'ils se perdent dans ce chaos dont ils avaient fait preuve. Des êtres aussi mal organisés ne survivraient pas longtemps.

Le monstre poussa un râle. Ou, plus exactement, un chant magnifique qui contrastait avec le reste de la scène, faisant écho à ce sang féerique qu'il laissait couler. Il avait l'air d'appeler la mort, de l'accueillir, de la souhaiter, et de s'y plonger, aussi bien qu'il plongeait sa gueule dans l'eau... Des bulles d'eau, signifiant qu'au-delà d'attendre que son sang se vide, Tianh se noyait, perlaient sur l'eau vaporeuse.

Un instant, il n'y eut plus rien, et puis, Tianh se mit à briller d'une lumière insoutenable, qui rendit quelques instants aveugles tous ceux qui se trouvaient sur l'île. La lumière fut suivie d'une vague de chaleur encore plus élevée que le souffle du monstre, brûlant quelques arbres, entamant un feu dans la forêt morte d'Eidanihr. Certains ne purent survivre à cette chaleur, d'autres en furent affaiblis, d'autres encore eurent la chance de ne pas avoir réellement souffert. Heureusement que, quelques instants plus tôt, le Capitaine de la Marine avait éclaboussé les deux autres équipages... quelques instants qui semblaient être une éternité.

Bientôt, les humains sur cette plage purent retrouver la vue. Et, apercevoir, allongé entre l'eau merveilleuse et la plage boueuse, un squelette complet, de la taille d'un humain, mais si déformé qu'on pouvait se demander de quoi il pouvait bien s'agir. Les os, eux, brillaient de cette même lueur bleu-pâle que le faisaient les yeux de Tianh...
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Opale
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Opale


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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeSam 3 Nov - 22:39

Opale, qui avait volontairement laissé la chaleur du combat au profit de l'observation - également à cause d'une blessure un peu récente qui, bien que bénigne était trop agaçante pour se jeter dans la mêlée - promena ses yeux gris sur la berge. Que les plus téméraires se chargent de l'attaquer de front, elle leur laissait volontiers ce plaisir... En plus, si tous les marins et pirates s'esquintaient sur le monstre, l'équipage des corsaires aurait par la suite l'occasion de n'en faire qu'une bouchée. Aussi restait-elle presque immobile, à réfléchir et à commenter intérieurement les performances plus ou moins pitoyables à ses yeux des combattants. Son expression dure ne bougea pas d'un pouce lorsque différents équipages subirent des pertes.

Bien sûr, son sang s'était figé lorsqu'elle avait vu Kanaw projeté par le coup de queue du monstre. Elle avait couru vers lui, les yeux aveuglés par l'inquiétude, mais la princesse était arrivée avant elle et paraissait se soucier du sort du capitaine bien plus qu'elle ne le laissait voir. Elle s'en défendait bien, mais le regard expert d'Opale avait remarqué la lueur fugitive qui lui était durant une seconde passé dans le regard, son -mine de rien- empressement à tâter le pouls de Kanaw... La jalousie est un poison, bien sûr, mais Opale ne se savait même pas infectée. Peut-être, au fond d'elle, quelque chose mourait-il lentement, mais c'était devenu une telle habitude avec un capitaine pareil qu'elle n'y faisait même plus attention. Que voulait-il de la princesse ? Elle l'ignorait et n'avait jamais vraiment cherché à le savoir. Kanaw avait ses raisons que la raison ignorait.

Une fois convaincue qu'il était bien vivant par son habituel sourire de défi, elle délaissa l'affaire pour observer à nouveau le combat. Evidemment, le monstre allait crever, et elle était suffisamment loin avoir le temps de bouger si c'était le cas. Evidemment, pris d'assauts par tous ceux qu'il devait prendre pour des insectes, il n'avait plus beaucoup de temps à vivre. Oui, tout ça était à peu près clair dans l'esprit du second. Mais ce qui l'intéressait, elle, c'était bel et bien de compter les pertes de chaque côté, histoire de savoir si ça valait le coup d'achever l'un ou l'autre des camps. Elle faisait une grimace lors des éventuelles pertes corsaires, désireuse de ne pas montrer à quel point cela l'atteignait, mais elle comptait, un sourire aux lèvres, un air presque amusé sur le visage.

Enfin, les assauts répétés semblèrent avoir raison du monstre, car il commença lentement à fermer les yeux et s'avança dans la mer. Bien qu'Opale ait prit surtout la chose pour du divertissement, toute passive qu'elle avait été, le spectacle de la mort du monstre lui fit un drôle d'effet. Cet espèce de chant, les bulles baignaient d'une lueur irréelle la scène qui avait autrefois été une scène de bataille. Opale se souviendrait plus tard s'être dit n'avoir jamais pensé que la mort pouvait être aussi belle.

Puis il se mit à rayonner, en aveuglant beaucoup au passage, noyant d'un trop-plein de lumière les yeux de la jeune fille aussi facilement que l'on allume un tas de bois sec. Elle mit ses mains en protection, sachant très bien que cela ne servirait à rien, puis tomba sur sol boueux, trébuchant sur -et dans - ce qui devait n'être qu'une espèce de boue. Elle tâtonna un instant pour se prouver qu'il y avait toujours bel et bien un sol, puis, sentant la vague de chaleur qui commençait à la submerger tel un raz de marée de feu, tenta tant bien que mal de rejoindre Kanaw pour lui servir de bouclier humain... Elle se rappela amèrement qu'elle servirait aussi à sa dulcinée.. Peuh ! Fi de cette pimbêche, si elle pouvait servir à son capitaine elle le ferait, point barre. Elle eût l'impression de brûler durant un moment, mais continua sa course vers ce qu'elle pensait être Kanaw.

Lorsqu'enfin la lumière et sa chaleur s'estompèrent, ses yeux meurtris mirent un certain temps à recouvrir leur fonction habituelle. Une image, floue, lui revint au cerveau, et, petit à petit, elle distingua, à peine enfoncés dans le sol vaseux, les restes de ce qui avait été jadis un monstre.

Cependant elle n'y porta pas longuement attention, et le seul mot qui sortit de sa bouche après un tel spectacle fût :


"Kanaw ?"


[N'hésitez pas à me les signaler s'il ya des incohérences !]
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Kanaw Llyr
Capitaine des Corsaires.
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeSam 3 Nov - 23:19

Kanaw se renfrogna légèrement, dès que sa fiancée commença à lui parler. Oui, bah, après tout, il le savait bien, que toutes les armes n'étaient pas forcément là pour le tuer. Cependant, avec une sœur comme la sienne, il était très simple de devenir paranoïaque, et de s'attendre à se faire poignarder à la première occasion. Alors, comme un jeune enfant auquel on ferait une réflexion qui ne lui plaisait pas, il fit une petite moue, grogna doucement, et murmura :

-Le jour où ta sœur rêvera de ta mort, tu sauras que toute arme peut être vouée à se planter dans ton corps.

Mise en garde ? Probablement. Le Croc Noir n'avait jamais réellement confiance envers les autres. Eleanora était une exception, certes, mais il n'allait pas non plus cesser de se mettre sur ses gardes. Ne jamais se considérer en parfaite sécurité...

Il la fixa, alors qu'elle retirait le poignard, tendant quelques uns de ses muscles, mais ne fit aucun geste pour l'en empêcher. Sinon, elle pourrait se venger, et ce n'était pas le moment de l'énerver plus qu'elle ne l'était. Il fallait d'ailleurs être aveugle pour ne pas savoir qu'Eleanora n'était qu'un paquet de nerfs.


-Je t'en prie, c'était un plaisir...


Oui, un peu d'humour, comme à son habitude. Il reprit son habituel sourire, puis se concentra sur le résumé des événements. Alors il l'avait sauvée. Et pas mangée. Il se gratta la tête, l'air un peu perplexe suite à ce qu'elle lui disait. Non, il n'était pas persuadé. Mais, bien vite, il posa de nouveau son intérêt sur le monstre. Très bien, le plan de sa fiancée était intéressant, et il avait envie d'essayer.

A l'instant où il se redressait, pour demander au reste des gens sur la plage de faire en sorte de mettre le monstre dans l'eau, Tianh se dirigeait lui-même sur les flots. Bon, il se passait quelque chose d'étrange. Pas d'agressivité de la part du monstre. Le Croc Noir fronça les sourcils, et, voyant l'eau changer de couleur, fit signe à son équipage de rester sur ses gardes, puis, la lumière se fit trop vive pour ses yeux.


-ATTENTION !!!

S'il eut le temps de réfléchir un tout petit peu, avant la venue de la forte chaleur, ce fut parce que les cris de douleur, bien qu'il n'eût pu voir les gens brûler avec cet aveuglement, lui donnèrent un mauvais pressentiment. Vivement, il prit la princesse dans ses bras, la protégeant contre son corps, en la serrant et en tournant le dos à la vague de chaleur. Pourtant, il ne se sentit pas brûler comme il le sentait. La chaleur était forte, certes, mais…

Le Capitaine se tourna, puis aperçut sa seconde, quand la vue lui revint. Il entrouvrit la bouche, la referma, semblant être un poisson sortit de l’eau.


-Opale, comment… dieux, comment vas-tu ?

Il lâcha Eleanora, reprit son sourire habituel, le perdit, un peu gêné de la situation.

-Attends, Opale, j’arrive.

Et, simplement, il posa son attention sur sa fiancée, agissant comme si sa seconde n’était pas là…

-Quand je suis transformé, la notion de pouvoir, comme tout le reste, m'est étrangère. Cela m'étonne de ne pas t'avoir tuée, mais sache que je n'ai pas agi pour sauver ma place au trône... Je n’étais pas conscient de mes actes.

Son sourire habituel le reprit, il prit la main de la Princesse, déposa un baisemain, et éclata d'un rire irréel pour la situation.

-Mais, là, j'ai su ce que je faisais... Au fait, au passage, ton plan était excellent. Malheureusement, le monstre l'a fait de lui-même, ce qui est bien moins drôle. Les gens n'ont pas d'humour.

Kanaw posa un léger silence, il fixait le visage d'Eleanora, encadré par quelques flammes.

-Merci de t'être inquiétée pour moi.

Etant donné qu’il se tournait, en même temps, vers sa seconde, on pouvait se demander à qui il parlait. A celle qui s’était approchée de lui pour vérifier s’il était vivant, ou à celle qui l’avait protégé ? Il posa son regard sur Opale, passant du sourire dément à l’inquiétude…

-Tu ne t’es pas fait mal, j’espère… je… suis désolé.
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Kyra Zek
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeDim 4 Nov - 7:46

Le combat était fini depuis peu et Kyra se trouvait à quelques pas de sa capitaine et redevint rapidement le simple valet qu'il devait être muet et silencieux et surtout docile. Malgré qu'il commençait à vouloir se faire remarquer pour ce qu'il savait faire il devait être patient et attendre. Tout ce qu'il voulait c'était de trouver celui qui avait tuer sa famille, ou ceux qui l'avaient fait pour les venger. Le jeune valet rangea son katana et se sentit légèrement étourdit, mais pas question de le montrer.

Kyra regarda autour de lui et remarqua un paquet de mort et des marres des sang un peu partout. Des souvenirs, des flash semblaient animer ses pensées. Le jeune valet ferma un bref instant les yeux et sentit le sang couler sur son visage. Ce chaud liquide lui rappela la mort des siens et toutes ses vies qu'il avait enlevé. Kyra regardait autour de lui tout semblait brouiller et il n'osait pas bouger de peur de s'effondrer sur le sol et décevoir sa capitaine.

Le jeune valet essuya avec l'aide de sa manche le sang qui coulait sur son visage mais le jeune homme avait décidé de rester de marbre et de surtout ne pas inquiéter personne. Kyra n'avait pas l'habitude de recevoir de l'attention et de prendre soin de lui tout seul. Docilement il s'approcha de sa capitaine afin de voir la suite des événements. Muet de nouveau la douce voir du jeune valet n'avait été entendu qu'une seule fois depuis son arriver dans l'équipage de dame Erwana, mais le jeune homme préférait ne plus dire un seul mot.
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Eleanora Montgomery
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeLun 5 Nov - 13:01

Eleanora ne cilla pas à la menace sous-jacente du Capitaine, concernant sa sœur. C’en était même à se demander si elle avait seulement entendu – ou écouté – ce qu’il disait… Elle était d’une telle indifférence, qu’il était pourtant bien difficile, voir impossible, de croire que tout la laissait de marbre. De marbre, certes, elle l’était d’apparence. A la perfection, comme à son habitude… Mais il émanait encore d’elle une colère sourde, indicible et surtout incompréhensible, qui la perdait elle-même. Elle releva encore moins la tentative d’humour de son fiancé, ni ne bougea d’un pouce, déterminée dans sa froideur, à garder ses distances… Pour une raison qui lui échappait. Ce qui n’était pas pour arranger son humeur.

Mais il se passa alors quelque chose qui la détourna de sa rage confuse. La jeune femme se redressa légèrement, toujours à l’affût, mais ses yeux ne fixaient plus le champ de bataille simplement pour se donner une contenance… Il passa dans son regard une lueur intéressée, et elle entre ouvrit la bouche, alors que le monstre s’avançait vers l’eau, créant un étrange et magnifique phénomène… Insensible à la beauté… peut-être ne l’était-elle pas autant qu’elle voulait bien le montrer. A moins que ce ne soit simplement l’étrangeté du phénomène qui l’intéressât à ce point. Quoi qu’il en fût, ce fut avec une sorte d’instinct qu’elle se mit débout, plissant les yeux, essayant d’apercevoir du mieux que sa vision le lui permettait la fin de Tianh… Une expression indéchiffrable, entre fascination et froide analyse de la situation, passa sur son visage… Puis, chose encore plus surprenante, une sorte de sourire vint germer sur ses lèvres. Et la tension que l’on sentait aisément émaner de son corps se relâcha lentement.

Ce fut au moment où ses lèvres s’apprêtaient à articuler quelque chose, que la lumière se fit soudain beaucoup trop vive. Dans un geste de pur réflexe, elle remonta brusquement ses bras jusque devant son visage, protégeant ses yeux résolument fermés. Elle fléchit légèrement sur ses jambes, sentant l’odeur de la chair brûlée envahir ses narines, plutôt qu’elle n’entendit les hurlements de détresse des quelques victimes. Mais elle n’eut pas le temps d’en arriver à une quelconque conclusion qu’elle sentit Kanaw la prendre dans ses bras pour la protéger de la vague de chaleur.

Chose surprenante, Eleanora ne protesta pas, ne se dégagea pas, ni rien d’autre de ce genre… Au contraire, elle se recroquevilla instinctivement, et même si le Capitaine pouvait sentir chaque muscle de la jeune femme tendu comme une bête traquée, elle n’eut aucun geste de recul. Sa respiration se bloqua même dans sa gorge, l’espace d’une ou deux secondes. Puis elle fronça les sourcils… Quelque chose d’autre s’était produit. La chaleur aurait dû être bien plus intense… Et elle avait entendu quelqu’un appeler Kanaw.

Et en effet, lorsqu’elle se redressa, secouant la tête pour chasser des mèches sombres et humides collées à son front, ses yeux se posèrent sur la visage de la nouvelle venue, sans que son expression change le moins du monde. Si le Croc Noir avait l’air surpris de l’arrivée inopinée de sa seconde, sa fiancée, elle, n’y voyait là rien qui vaille la peine de s’y éterniser. Elle l’observa quelques secondes de son regard de glace, puis dériva son attention vers le monstre. Qu’elle ait ou non déjà croisé Opale n’aurait rien changé à son visage impassible. La conclusion de son examen était simple et rapide : cette jeune personne n’était certainement pas venue jusqu’ici pour la protéger elle. En conséquence : aucun intérêt.

Pourtant, quelque chose vint contredire sa propre conclusion… Une pensée désagréable, insipide et sans valeur, qui cependant, lui fit venir un pincement au cœur douloureux. Alors que Kanaw demandait à Opale comment elle allait, Eleanora eut cette pensée fugitive et confuse : le jeune homme s’était-il jamais inquiété de lui poser cette question depuis son retour, malgré ce qui avait pu lui arriver ? La Princesse secoua vaguement la tête, profondément agacée de ses propres réflexions. Qu’est-ce que cela pouvait bien lui faire, qu’il s’inquiète pour elle ? Il n’était pas là pour ça, après tout.

Elle s’évertua donc par habitude, et avec une habileté toute particulière, d’effacer d’un battement de cil tout ce qui pourrait trahir de son énervement croissant et de la confusion où elle se trouvait, pour son plus grand agacement. Ce fut donc avec un visage particulièrement calme et poli qu’elle laissa le Capitaine des Corsaires la relâcher, et lui expliquer qu’il n’était pas conscient de ses actes, lorsqu’il était transformé.

Là encore, une pensée parasite naquit, fugace et fragile… Elle se demanda subitement si ce n’était pas au final le Kanaw transformé, qu’elle préférait. La jeune femme sembla un court instant lointaine, se rappelant par brides de sensations le regard fondamentalement inquiet de l’homme-loup posé sur elle, et un peu auparavant, cette sorte de précaution avec laquelle il s’était mis à lécher ses plaies, comme pour apaiser un tant soit peu sa douleur… Lorsqu’elle se rendit compte de la teneur de ses propres pensées, la Princesse fut à deux doigts de se mordre la lèvre jusqu’au sang. La seule chose qui la retint fut la présence de Kanaw et celle de sa seconde. Les apparences… toujours maintenir les apparences…

… Même si elle éprouvait soudain l’envie profonde et ineffable de crever tout net ces yeux oranges qui la fixaient… et de faire disparaître ce sourire habituel, soudainement si irritant, sur le visage du jeune homme. Elle n’en fit rien cependant, et accueillit le baisemain avec un sourire nonchalant, qui accompagna le rire un peu dément de son fiancé. La jeune femme se contenta d’hocher la tête en guise d’assentiment, concentrant toute sa froideur dans ses yeux gris.

Puis elle ne se formalisa pas de savoir à qui était véritablement adressé le merci du Capitaine. Ambiguïté, elle connaissait ce mot à la perfection, elle jouait avec… Alors bien que la situation laissât planer un doute, elle l’effaça, et répondit à son fiancé, avec une intonation qui laissait vaguement penser qu’elle tentait une sorte d’humour. D’humour teinté d’amertume, certes… Mais d’humour tout de même, puisqu’elle répéta mot pour mot ce que Kanaw lui avait répondu un peu auparavant :


- Je t’en prie, c’était un plaisir…

La jeune femme détourna à nouveau la tête vers le large, perdant soudain son regard dans la couleur mouvante de l’océan en face d’elle… et frémit légèrement. Geste imperceptible, qu’il aurait peut-être fallu remarquer. Mais il aurait été bien difficile de le faire. Eleanora referma sa main sur le manche de son poignard, comme si ce geste pouvait calmer sa brusque montée de colère… Colère envers elle-même. Qu’était-ce donc que cette sorte de ressentiment qui la gagnait soudain, alors qu’elle entendait Kanaw s’inquiéter à nouveau pour sa seconde, et… s’excuser ?

S’était-il excusé, lui, de n’avoir rien pu faire pour l’aider ? Avait-il seulement prononcé le mot « désolé » lorsqu’il l’avait vue revenir, alors qu’elle aurait très bien pu mourir sans qu’il ait seulement bougé le petit doigt ? Désolé… Il était désolé. Mais pourquoi ? Pourquoi ce simple mot l’agaçait à ce point, jusqu’à envenimer son propre jugement ? Elle aurait voulu le tuer… le tuer immédiatement d’être celui qui la rendait aussi… ridicule. Jalouse… Etait-ce seulement de la jalousie ?

Alors c’était pire qu’elle ne l’avait imaginé… Avec un vague geste pour faire comprendre qu’elle avait à faire, elle s’éloigna rapidement de Kanaw et d’Opale, d’un pas à la fois gracieux et nerveux, laissant à son fiancé tout le loisir de s’inquiéter de la santé de sa seconde. Et plus elle s’éloignait, plus elle s’agaçait d’être agacée… Un cercle sans fin, donc. Désolé… Elle n’avait pas besoin de ce mot. Pas besoin d’excuses… Après tout, cela n’avait aucune espèce d’intérêt. Ce que toute cette histoire avait montré, c’était que Kanaw n’était pas aussi utile qu’elle l’avait cru. Oui, tout simplement. Il était même parfaitement inutile. Elle n’avait pas besoin de lui, elle s’était débrouillée sans son aide, et sans le moindre problème.

En excluant bien sûr la torture que lui avaient infligé ces créatures répugnantes… Ils paieront, c’était la seule certitude qui lui restait encore. Sa marche la conduisit finalement jusqu’à la dépouille du monstre, qu’elle observa un court instant. Puis, sans une hésitation, la jeune femme tendit la main pour récupérer son poignard encore planté dans la tête de la créature, et tira d’un coup sec pour l’en dégager. Elle rangea l’arme soigneusement au côté de sa jumelle, puis fit nonchalamment demi-tour, comme si elle effectuait une simple promenade de santé…

Au passage, elle salua le Capitaine des Marines d’un ravissant sourire, et tourna un instant la tête en direction d’Erwana, avec une sorte de satisfaction indescriptible. Puis elle revint, tranquillement, jusqu’à Kanaw et Opale. Poliment, Eleanora esquissa un signe de tête en direction de la seconde du Capitaine, puis tourna son regard de glace vers son fiancé.


- Et bien moi, Kan… je sais toujours ce que je fais.

Et dans un mouvement on ne peut plus inattendu, après un charmant sourire, elle redressa la tête, et vint déposer doucement ses lèvres sur celles du jeune homme, laissant sur sa bouche ce goût à la fois salé et indomptable qui hantait chacun de ses baisers.

Sans plus expliquer son propre geste, elle fit un signe du menton vers les vêtements on ne peut plus déchirés du Capitaine, pour suggérer judicieusement :


- Tu ferais peut-être bien d’aller te trouver des vêtements décents… au moins si tu veux aller disputer avec les autres l’honneur de ramener la tête du monstre vaincu… N’était-ce pas ton intention, de l’offrir à mon père ?
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Erwana Llyr
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeMar 6 Nov - 17:19

Tous les regards semblaient s’être tournés vers Tianh qui, de lui-même, allait mettre fin à ses jours. Erwana, quant à elle, y resta insensible, comme d’accoutumée. Comme beaucoup d’autres, elle aura eu le réflexe de protéger ses yeux de l’aveuglante lumière, mais s’étant au préalable reculée sur quelque hauteur, elle ne fut pas autant atteinte que les autres. Son esprit était bien ailleurs qu’à fêter la mort de leur ennemi. Car, pour elle, ce combat était un échec.

L’amas de corps, mais surtout ceux des Pirates, lui semblait un nombre bien trop élevé pour un équipage digne de ce nom. Il n’était nul doute que la Capitaine était en colère, furieuse contre leur faiblesse face à un monstre si pitoyable. Tout grand qu’il était, il n’avait cependant qu’une force et une puissance moindre.

C’est alors qu’elle se décida à descendre de son piédestal pour rejoindre son médecin, Shalimar, parmi les Pirates sur la plage. On pouvait facilement étudier son état de nervosité et d’irritation à la franchise de ses bottes qui s’enfonçaient dans le sable. Son regard s’était fixé sur Shalimar malgré les quelques dizaines de mètres qui les séparaient et elle ne cilla pas tout le temps nécessaire pour la rejoindre.

Une fois arrivée à sa hauteur, elle fit un mouvement circulaire de la tête, faisant mine de détailler chaque corps allongé dans le sable et d’un non sans douceur, sans équivoque, et sans laisser de droit de réponse, elle ordonna à son médecin :


-Remettez-moi sur pieds tout ce qui est capable de l’être. Essayez de sauver un maximum de ces misérables si toutefois vous les jugez à même de me servir encore. Une fois cela fait, venez me trouver.

Ce furent ses seules paroles, avant qu’elle ne fasse volte-face et sans accorder un regard au corps du monstre qu’elle longeait bientôt, son regard alla se poser sur le groupe également un peu en retrait, composé de Kanaw, Eleanora et Opale. Son pas semblait s’être ralentit, mais illustrait avec perfection l’élégance qui émanait d’elle, la prestance, l’arrogance, quelque part aussi, avec cette volonté infinie de ne pas vouloir passer inaperçu, comme si sa vie était un jeu d’illusions, d’images à donner d’elle, toujours forte, toujours belle, toujours inaccessible autant que ses pensées l’étaient.

Un jeu de mensonges, elle n’était que ça, pour les autres. Car s’ils savaient tout ce qui se passe dans sa tête, elle ne se contenterait pas de leur faire peur, mais de les dégoûter. Les impressions sont si souvent trompeuses on n’a pas idée…

Le tracé de ses empreintes la guidèrent bientôt à proximité du petit groupe et comme si cela lui coûtait, comme un effort surhumain, de devoir tenir compagnie à ces personnes, elle ne pu s’empêcher de pousser un profond soupir d’agacement. Jamais personne n’arriverait à l’énerver autant que son propre frère jumeau. Sur ce point, Eleanora et Erwana pensaient pareil : l’absurdité de ses sourires perdus, l’ironie, la fausseté exprimée dans chacun de ses regards, dont chacun de ses mouvements étaient imprégnés, avaient le don de plonger Erwana dans une rage sans nom. Elle n’avait qu’une envie alors : l’étrangler pour lui ôter cet horrible visage content.

« Abruti », le nombre de fois que ce mot restait au bout de ses lèvres, comme une prière, qu’elle avait envie de lui hurler. C’est fou, tout de même, que malgré qu’elle le déteste autant, elle venait vers lui maintenant. Pourquoi ? Lui demander ce qu’ils devaient faire ? Depuis quand avait-elle besoin de ses pensées ? Elles résonneraient comme des ordres et ne feraient qu’accentuer la rage déjà contenue.


-Ca n’ira pas,

Lâcha-t-elle simplement, sans attendre qu’ils aient fini leur conversation, sans faire preuve de politesse. Après avoir attiré l’attention du groupe et accessoirement celle de son frère, elle continua :

-Cette façon de combattre est absurde et inefficace. Et quoi, les trois équipages réunis, voilà tout ce que ça donne au combat ? Une tempête en pleine mer ne fait pas autant de dégâts !
Autant j’ai pour tactique l’offensive, autant là, toutes les actions étaient désordonnées et empêchaient mes pirates d’exécuter correctement mes ordres !


Le ton était légèrement monté, et son égoïsme se marquait dans chacun de ses mots. « Mes pirates », comme si eux avaient tout bien fait et que la faute revenait sur tous les autres.

-Comprenons-nous bien. Il est hors de question que j’ordonne à vos équipages comme le fait que vous ordonniez au mien est impossible. A défaut de cela, je pense qu’une organisation entre nous, Capitaines, est indispensable.

Etrange, que soudain Erwana veuille faire des arrangements, voire des concessions ? Pas tant que ça, il fallait voir plus loin. Si son équipage mourrait si facilement, c’est sa réputation et son Honneur de Capitaine qui en payerait les conséquences. Un pirate qui ne sait pas « protéger » son équipage est indigne de toute forme de respect. Et elle ne permettrait jamais que sa belle réputation, forgée pendant de longues et éprouvantes années, soit bafouée et détruite, encore une fois, à cause de son frère.

-Quand tu auras fini tes conversations sans intérêt, viens me chercher et l’autre déchet, Elbénir, aussi.

Une fois encore, elle n’aura guère laissé le loisir à Kanaw de rétorquer quoi que ce soit. Elle lui tourna le dos purement et simplement et s’en retourna sur la plage où elle ordonna à tous ses pirates de se rassembler immédiatement.
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Kyra Zek
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeMar 6 Nov - 17:44

Le jeune valet dont le sang coulait toujours sur son visage sentit la main de la doc l'agripper afin de lui donner des soins plus convenable. Le regard vide de toutes émotions le jeune homme se laissa faire comme une petite poupée que l'on retrouverait dans un simple magasin de jouet. Kyra était plonger dans ses souvenirs et dans son passé serrant les points d'avoir ainsi agit en idiot et fait que sa capitaine le déteste au lieu de le remarquer. Le jeune homme resterait le valet de cette dame car tel était leur entente. Mais pourquoi durant ce combat avait-il eu cette envie soudaine de parler, de communiquer avec les autres ? Cela échappait totalement au jeune assassin.

Tuer avait jadis toujours été le symbole de sa vie et il c'était toujours dégrouiller seul sans l'aide de personne. Mais pourquoi rester si pour cette dame qui était son capitaine il n'était rien et au moindre faux pas elle l'éliminerait ? Kyra n'avait aucune réponse à ces questions. Il sentait ce malaise en lui tel un manège dans un parc d'attraction. Tout tournait autour de lui, mais il lui était interdit de le démontrer. Le jeune Kyra laissa la doc nettoyer son visage et tenait toujours son katana d'une main prêt à combattre s'il le devait.

Jamais depuis qu'il avait joint l'équipe d'Erwana il avait sourit ou ne c'était approcher de personne. Sa peur des gens l'isolait et Kyra en était conscient, cependant il figeait face à toutes ses personnes. Lui le simple valet ne valait pas mieux qu'un simple esclave et il n'était qu'une chose ou un pion pour tous ces pirates en quête d'un souffre douleur. Kyra fermait les yeux pour calmer les tournis qui se manifestait de temps en temps faisant tout pour passer incognito. Une fois que Shalimar eu fini de le soigner le jeune valet alla où était sa place derrière le capitaine des pirates et attendit les ordres d'Erwana sans dire un seul mot comme il l'avait toujours fait. Cette dame aussi chaleureuse qu'un bloc de glace perdu dans l'océan le traitait comme une vermine, mais Kyra restait toujours prêt d'elle sans dire un seul mot obéissant comme un toutou à ses ordres sans jamais démontrer de sentiments.

Mais pour la première fois depuis peu le jeune homme ressentait ce vide en lui, ce besoin de communiquer. Mais complètement isolé des gens pour qui il travaillait. Si cela était bien travailler, car par moment il ressentait une sensation d'être un esclave sans intérêt. Kyra observait attendait les ordres même si une partie de lui avait envi de quitter ce groupe...
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Mary Bonny
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeMar 6 Nov - 21:47

Désolé Elbénir si ça te semble illogique, mais comme tu disais que ton perso était vraiment à court de forces, et qu'en plus Mary elle est "parfaitement en forme" vu qu'elle n'a pas combattu...


Mary n'avait plus pris part au combat. Pourquoi faire, d'ailleurs ? De là où elle était, elle voyait parfaitement le monstre mourir. C'était évident : il s'agitait, et était de plus en plus dangereux pour lui-même comme pour les marins, mais ce comportement traduisait sa douleur... et sa mort sans doute proche.
En revanche, elle regarda les combattants, intéressée. Ces salauds qui mourraient l'un après l'autre...
Le spectacle ne lui offrait aucune joie. Rien. Ni tristesse, ni joie, ni satisfaction de voir autant de meurtriers mourir à leur tour...
Ne comprenant pas ce sentiment - ou plutôt, cette absence de sentiment, Mary s'approcha un peu plus du combat - elle quitta les bateaux, en somme.
Tianh se mourrait. Il approcha de la mer. S'enfuyait-il ? Avait-il compris qu'il ne pouvait plus vivre ? Mary ne savait pas, et son regard avait été attiré par autre chose, de bien plus important que la mort d'un monstre.
Le capitaine de la marine, ayant porté une attaque dévastatrice, s'était retrouvé à terre - apparemment sans défenses, pouvant à peine bouger. C'était lui, elle en était sûre... elle le reconnaissait à ses vêtements. Ou même à son physique, ou au débarquement de tout à l'heure... une chose était sûr, il appartenait à la marine. Il devait mourir.
Elle n'eut aucune hésitation, et s'approcha du corps recouvert de boue. Et à quelques mètres, elle hésita. Est-ce que ce n'était pas dangereux ? Non... aucun marin ne semblait encore avoir pris conscience de la position de leur capitaine. Ils avaient été trop pris par la bataille, et maintenant ils avaient eux-mêmes d'autres choses à faire... faire attention à leur blessure, par exemple.
Elle regarda le capitaine... il était quasiment à sa merci ! Aussi faible qu'il était là, elle n'aurait aucun mal à l'achever...
Mary s'approcha encore - et, comme si cela rendait la tâche plus facile à exécuter, s'assit finalement à côté, s'appuyant sur Elbénir.
Elle sortit son épée de son fourreau, et appuya la lame sur le cou du capitaine. Et le regarda dans les yeux.
Merde...
Merde ! POURQUOI elle n'y arrivait pas ? Il lui suffisait d'appuyer un peu, ou de donner un coup, un seul coup, et sa vie était finie.
Elle tremblait. Des larmes sortaient d'elles-mêmes de ses yeux, brouillant sa vue, et sa voix était cassée. Nullement rauque ou grave, Elbénir comprendrait facilement qu'elle était en réalité une fille. Une petite fille, peut-être...

- Pourquoi... dis-moi pourquoi... POURQUOI tu as tué mon frère ?

Elle s'était approchée d'Elbénir pour lui dire ces mots. Seuls eux avaient pu les entendre, car le chant de Tianh recouvrait les quelques paroles de Mary. De l'extérieur, on ne voyait quasiment que Mary - Elbénir étant déjà enseveli sous la boue, mais en plus "coincé" sous Mary (car elle ne pesait pas lourd...), elle-même portant des vêtements amples.
Mary enfonça un peu la lame, comme si ça allait lui donner du courage. Mais trop tard : elle avait posé une question, elle attendrait sa réponse... pourquoi elle n'y arrivait pas... c'était si simple ! Après tout, lui n'avait certainement aucun scrupule. Il ne connaissait sans doute même pas le nom de son frère !
Ce fut à cet instant qu'une lumière intense aveugla quelques instants Mary. En fait, elle ne voyait surtout plus de son oeil droit, qui alors avait reçu la lumière. Mais elle fut déstabilisée, et encore plus par la chaleur intense qui s'ensuivit. Elle poussa un cri de douleur, qu'elle affaiblit le plus possible. De la chaleur ? Le monstre ? Non, elle ne devait pas penser à autre chose, le capitaine de la marine pourrait bien profiter de son inattention pour la renverser. Sa peau sentait le brûlé... la lame chauffa, aussi. Mais elle essaya de tenir sa "proie" sous elle.

- Dis moi... dis-moi pourquoi.
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Opale
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeMar 6 Nov - 23:01

Opale ne réagit pas immédiatement. Elle sentait quelque peu la douleur de la chair brûlée, mais il ne s'agissait là que de blessures superficielles, le petit groupe se trouvant trop loin du rivage d'où la bête avait dégagé son étonnante chaleur. Elle entendit la voix de Kanaw lui demander de ses nouvelles, mais ne sembla pas s'en inquiéter outre mesure, ayant aparemment dans l'idée que Kanaw ne demandait ça qu'en pure forme.

Cependant, son regard, qui s'était perdu vers les ossements du défunt monstre, se reporta sur Kanaw lorsqu'il lui dit d'attendre. Il ne souriait pas. Une des choses à remarquer lorsqu'on souhaitait cerner le capitaine des corsaires, c'était qu'il souriait presque constamment. Alors, lorsqu'il ne le faisait pas... Il se passait quelque chose d'inhabituel dans son esprit. Se pourrait-il qu'il s'en inquiète vraiment ? Cependant elle ne put approfondir la question que déjà son capitaine se tournait vers sa fiancée et reprenait son sourire charmeur habituel. Il avait une façon très élégante de passer du coq à l'âne, il fallait l'avouer.

Elle n'écouta même pas ce qu'il dit à Eleanora. Qu'il la drague ou qu'il la menace, elle s'en foutait pas mal. C'était ses affaires, et la princesse entrait dans la catégorie d'affaires dans laquelle Opale refusait de poser le pied. Peut-être l'énervait-elle, avec sa constante manie de ne pas bouger un sourcil, ou peut-être sa tronche ne lui revenait-elle tout simplement pas... Toujours était-il, qu'autant que faire se pouvait, elle préférait éviter de traiter avec elle. Voilà tout.

La phrase ambigüe qu'il prononça ensuite ne la fit pas non plus tourner la tête. Il était en train de parler à Miss Frigide, il continuait, ça n'allait pas plus loin. D'ailleurs, vu que celle-ci avait répondu, c'était qu'elle se sentait concernée. Alors, très bien, si ça pouvait lui faire plaisir, il lui parlait à elle, pourquoi pas ? De toutes façons ce n'était comme si c'était la première fois qu'elle s'inquiétait du sort du Croc Noir : qu'il la remercie ou pas, pour ce que ça changeait...

Par contre, son attitude nonchalante s'arrêta net lorsqu'il...Mais ses oreilles ne l'avaient-elles pas trompées ? Le Croc Noir... s'excusait ? Pourquoi ? Comment ? Elle le regarda un instant, les yeux exhorbités. Peut-être était-ce déjà arrivé, elle ne s'en souvenait plus, mais le choc de la phrase qui lui parvint l'atteint comme s'il s'agissait de la première.

"Qu... Kanaw, arrête ! Un verre de vin, une petite bataille et tu ressembles à mon père ! C'est toi le capitaine, moi le second, que je sache."

Elle s'arrêta un instant pour le regarder dans les yeux et sembla s'adoucir, désormais ôtée de la rudesse d'un milieu hostile et déclara d'une voix presque attendrie - si ce mot pouvait toutefois convenir à une jeune femme telle qu'Opale :

"Je vais bien, Kan'. Et j'espère que toi et la ... Eleanora aussi."

A vrai dire, elle n'en avait rien à carrer de la santé de la princesse, mais bon, elle n'allait pas l'insulter devant lui non plus. Elle regarda ladite fiancée s'en aller d'un pas rapide, puis s'assit par terre en tombant sur la boue comme un vieux tas de chiffons. La princesse revint, lui adressa un signe poli mais toujours peu expressif auquel elle répondit par un signe mou de la main - pas envie de se fatiguer outre mesure - et embrassa Kanaw.

Une manière de marquer son territoire ou une envie pressante ? Peut-être aucun des deux. "Je sais toujours ce que je fais, gna gna gna". Dans un sens l'autre couillon de marin n'avait pas tort : si elle devait se soucier de toutes les greluches auquelles le Croc Noir trouvait une utilité, elle n'était pas sortie de l'auberge. En d'autres circonstances, Opale aurait peut-être levé un sourcil, mais là elle n'en avait ni la force ni l'envie. Elle se contenta donc de regarder le baiser d'un air vaguement intéressé, puis de rediriger son regard vers le large.

Puis, sans crier gare, arriva la Capitaine des Pirates. Elle avait une prestance toute particulière, et sur ce point Opale ne pouvait s'empêcher de l'admirer. Un truc qu'il fallait avouer surl a soeur de Kan', c'est qu'elle avait la classe. Après, son comportement... Cependant ça ne lui ressemblait pas, pour ce qu'elle en savait, de venir parler aux capitaines ennemis. La jeune corsaire, pour cette raison et également fière de sa qualité de second, écouta attentivement. Ca, oui, la bataille avait été un gros bordel. Et le fait qu'elle accuse tout le monde sauf ses pirates n'y changerait rien. C'avait eu un certain style, la bataille genre mêlée, malgré tout, mais c'était tout sauf stratégique. Fallait donner le point à la Llyr féminine sur cette idée.

Finalement, visiblement peu emballée par l'idée de se retrouver seule avec Eleanora, elle se releva, puis, s'en allant d'une démarche quelque peu molle, déclara d'un ton badin sans regarder personne :


"Bon, hé bien, je vais voir comment va l'équipage et lui secouer les puces, hein."
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Kanaw Llyr
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeJeu 8 Nov - 17:28

Kanaw demeura silencieux, en observant sa fiancée s'éloigner, pour chercher son arme. Il s'occupait plus vraisemblablement de sa seconde, qui s'était mise devant lui pour éviter qu'il ne brûle de trop...

Mais quand Eleanora revint, pour lui annoncer qu'elle savait toujours ce qu'elle daisait, et lui déposer un baiser sur les lèvres, il esquissa un sourire encore plus malicieux, si cela pouvait être possible. Les paupières plissées, l'air amusé, le Capitaine passa sa langue sur ses lèvres, pour en récupérer le goût salé des flots, et haussa les épaules à la réflexion sur ses vêtements.


-Je suis naturellement beau, je peux me permettre d'être un peu indécent, pour pouvoir en faire profiter tout le monde... Ceci dit, tu as raison pour la t...

Mais la phrase se perdit dans un coup d'oeil jeté à Erwana qui venait vers lui. Il ne changea pas son sourire, comme si elle venait lui parler de la pluie et du beau temps. Et elle pouvait très bien l'insulter, ou lui faire des compliments, qu'il aurait probablement réagi de la même manière. Ses yeux de feu observaient les moindres mouvements des lèvres de la Capitaine des Pirates, et, lorsqu'elle décida qu'elle n'avait plus rien à faire ici, il passa une main dans ses cheveux.

Ironie du sort, Kanaw Llyr n'avait aucune idée des sentiments jaloux des deux femmes qui demeuraient avec lui. Après tout, elles étaient les seules, vraisemblablement, à avoir rejeté ses avances. Et tout obsédé qu'il était, quand on lui disait non, il n'allait rien forcer... juste chercher à changer les avis, mais bon... rien de bien méchant.

Quoiqu'il en fut, sans le savoir, il reprit les pensées d'Opale, en commentant la venue de sa soeur par ces mots :


-Gna gna gna mes pirates... Gna gna gna conversations sans intérêts... Comment peut-elle marcher avec un tel balais planté dans le cul ?

Il croisa les bras, en soupirant :

-C'est pas comme ça qu'elle donne envie de lui parler. Et j'ai pas envie de me prendre la tête... Comment ses pirates chéris font-ils pour ne pas se pendre tous les jours ? Pire que chez les Marines, j'en suis sûr... Je suis d'ailleurs certain qu'il y a un fort taux de suicide sur son bateau... Toi !

Aucun rapport entre ses réflexions sur les pauvres Pirates, et l'index accusateur qu'il posa sur le nez de sa seconde. Le Croc Noir prit un air faussement sévère, et annonça, d'une voix un peu plus forte que quand il critiquait sa soeur.

-Je ne sais pas qui t'a appris à parler aux hommes, mais dans tous les cas, ce n'est pas flatteur d'être comparé à ton père... enfin, je ne le connais pas, mais n'empêche que je suppose que je n'ai pas l'âge d'être ton père, quand même. Et j'espère que tu me trouves un poil plus sexy qu'un patriarche...

Il posa un silence, léger, puis, reprit, un grand sourire aux lèvres, dans un soupir :

-Rien à faire, aucune envie d'aller me faire engueuler sous prétexte que ses petits Pirates ne pouvaient pas bouger. C'est à force de les torturer qu'elle les a détruits, pas mon problème. Mais j'ai un truc à faire avant de rentrer. Corsaires !

Il fit un geste de la main pour retrouver l'attention de ses troupes.

-La mission est terminée. Nous avons eu des pertes, oui, mais ces hommes sont morts dans un acte de vaillance. A nous d'être fiers d'eux ! A nous de saluer leurs mémoires ! Je prends l'entière responsabilité de prévenir leurs familles... Ceci dit, que tous les blessés soient pris en charge. Il va nous falloir rentrer au port royal, et prévenir notre seigneur de cette victoire. D'ici quelques jours, nous honnorerons nos morts dans une soirée de rires, boissons, et débauches... Mais en attendant, Punition Expéditive portera le deuil pour nos camarades. Et on rentre. Opale, prends la tête du monstre.

Un coup d'oeil à Eleanora, qu'il observa un court instant, avant de sourire encore plus. Et pourtant, le ton de sa voix n'était pas aussi jovial qu'à son habitude :

-Je vais essayer de te donner le maximum de soins, même si je suis loin d'être spécialiste. Et puis, j'aimerais savoir ce qu'il t'est arrivé. Que je sache si je dois aller te venger pour me faire pardonner, ou si tu as déjà tué tous tes assaillants. Dans le dernier cas, je n'aurais plus qu'à me morfondre, mais tant pis, c'est devenu mon sport préféré. Avec la sensualité, mais là, personne ici ne veut voir mes performances.

Un sourire charmeur à Opale, puis le Capitaine des Corsaires s'avança vers la plage, sans faire particulièrement attention à qui que ce soit, pour arriver face à la carcasse du monstre. Minuscule, par rapport à l'être combattu, il préfèrerait tout de même demeurer sur ses gardes, et laisser sa seconde prendre le crâne avec son épée. Si cela se trouvait, c'était nocif, de mettre les mains sur ce truc.

[HRP : ... désolée pour la longueur, j'ai fait ce que je pouvais pour me limiter, mais comme je répondais quasiment à tout le monde XD...]
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Elbénir Retniw
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeVen 9 Nov - 3:46

[Hrp à la joueuse de Mary: Alors j'aimerais bien que quand je dit que personne ne peut le remarquer on en profite pour m'écouter -_-.
Bon sinon au point où j'en suis c'était logique que quelqu'un me tombe dessus, simplement tu fais un peu trop peu de cas des "personnes" qui sont autour de moi comme le superviseur de la marine.
Enfin après tout soit ça ne me gêne pas outre mesure vu la tournure de ton message.
Rolling Eyes Je m'arrange mais n'importe qui n'aurait pas pu faire ça, j'accepte ça de toi parce que en quelque sorte ça m'arrange.]


Quelques bulles émergeant de la boue.
Ce fût la seule réaction à la montée d'une personne sur lui et à la lame qui vint se loger contre sa gorge.
Peut être ne pouvait-il se rendre compte, peut être était-il tout bonnement inconscient et incapable de se défendre tel qu'on l'observait ainsi.
Mais le bleu de ses yeux, qui se rivait dans les yeux de celui qui semblait sur le point de lui ôter la vie, la force qui émanait de Ce regard ne pouvait que démentir la pauvreté de l'apparence du capitaine des Marins.

A la merci d'une lame, apparemment incapable d'empêcher quelqu'un de le tuer ainsi, sans aucun mal, il regardait encore son adversaire dans les yeux sans la moindre once de peur dans le regard.
Juste cette force, cette envie de vivre qui supplantais toute autre émotion, ce regard plus digne du tigre qui était son totem.
Ce respect indéfectible pour la mort et l'acceptation de sa possibilité avec comme seule trace d'humanité le rejet pur et simple que la mort l'emporte cette fois plutôt qu'une autre.

Il observait celui, où plutôt celle, qui était assise sur lui dont le visage était maintenant creusé de larmes, écouta cette voix cassé par l'émotion qui ne pouvait être qu'indéniablement féminine malgré les apparences et se demanda qui pouvait-elle être.
La force qui émanait de lui au début de leur regard reflua doucement à la révélation que la jeune fille serait incapable de le tuer.
Elle avait besoin, au point de le laisser vivant, d'une réponse.

Et même le chant du monstre, qui avec un peu de chance agonisait, même cette beauté venue d'ailleurs de ne put le détourner de la difficulté de sa situation.
Certes il avait connu pire dans sa vie et avait été mis en joue bien des fois, mais son état de faiblesse actuel le privait, quasiment, de moyen de réagir autre que la parole.
Et encore la parole c'était un grand mot, au mieux pouvait-il se faire entendre par son adversaire et il avait intérêt à être convaincant.

Cependant un autre problème se posait à lui, il ne savait rien ni de cette fille ni de son frère.
Et même si il avait su il n'aurait surement pas pu répondre ainsi.
Il avait du tellement sacrifier de vie dans son existence, que ce soit sous les ordres du Roi, pour se sauver la vie, pour accomplir une mission dont il avait besoin où même par besoin de se simplifier la vie, que ce n'aurait pas été possible de lui dire sans auparavant consulter les registres qu'il faisait rédiger lorsqu'il était en mer.

Registres qui se trouvaient dans sa cabine personnelle.
Registres qui étaient on ne peut plus secret, seul sa lieutenant savait et encore c'était parce que c'était elle qui écrivait dans ceux-ci.
Registres qui contenaient toutes ses propres actions en détails et un résumé de actions de la Marine en général.

La jeune fille appuya un peu plus la lame comme pour en finir, démentissant complètement son besoin de réponse à sa question, seulement la lame ne fit même pas perlé le sang du Capitaine.
Il avait eu raison, elle ne le tuerait pas.
En tout cas pas tant qu'elle ne pouvait pas avoir la certitude qu'il ne puisse lui répondre.
Alors que la lumière et la chaleur balaya la surface de l'ile, Elbénir échappa au plus gros de la dernière attaque de Tianh sentant juste la chaleur le frapper malgré le fait qu'il était partiellement immergé dans la boue.
Il ne fut que très peu ébloui grâce à une pierre qui avait formé une ombre au dessus de son visage serein et emprunt d'une résolution inébranlable.
Ainsi alors que ses yeux se réhabituait à la lumière normale il observa son assaillante en détail.

Bien sûr il aurait pu profiter d'un dernier sursaut de force pour la renverser et échapper à son "écrasement", après tout la vague de chaleur et la luminosité lui avait apporté un avantage non négligeable malgré son peu de force, mais il ne bougea pas.

Ecoutant à nouveau sa demande quasi désespérée.
Puis il émit un soupire, un simple soupire de lassitude quand au fait qu'il doive toujours se retrouver dans des situations extrêmes de ce genre.
Puis il articula doucement d'une voix qui pouvait sembler légèrement froide à quiconque aurait entendu ces mots sans connaitre le Commandant de la Marine.

Je répondrais à ta question.

C'était tout.
Sa voix avait à peine atteint les oreilles de celle qui avait tant besoin de réponse mais avait surement atteint la cible que ces mots avait.
Le cœur de la jeune fille.
En quelques mots il venait quasiment de lui promettre de s'expliquer d'un acte qu'il n'avait peut être pas commis.
Mais était-ce la contrainte qui le faisait parler ainsi où bien aurait-il parlé ainsi quelle qu'aient étés les circonstances dans lesquelles Mary lui aurait demandé ceci?
Personne ne pourrait le dire.
Il reprit cependant la parole maintenant sûr que sa propre mort n'était plus au programme.
La voix qui sortit de sa bouche de refroidit encore plus, se détacha de la situation au point de presque sembler une menace.
Ce contraste faisait paraitre douce la voix qu'il avait employé plus tôt.


Mais ni ici, ni dans cette position.
Relâche-moi.


Il la regardait d'un air emprunt d'autorité qui ne laissait pas d'échappatoire, ce n'était pas le moment de négocier ni même de tergiverser.
Après si son adversaire voulait persévérer à le plaquer ainsi au sol "il" n'aurait certainement pas la garantie d'avoir la réponse à laquelle il semblait tant tenir.


[HRP: Pour ce qui est de la longueur si cela est si long c'est juste que j'ai été inspiré donc je pense que lorsqu'on sens bien une réponse il n'y a pas de raison de se poser de restriction. Si je suis trop confus il faut m'excuser.]
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Eleanora Montgomery
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeVen 9 Nov - 11:44

- C’est un fait.

Voilà toute la réponse qu’obtint Kanaw de la part d’Eleanora. Que la jeune femme fut ironique, sincère, ou simplement royalement indifférente, ces trois petits mots semblaient pourtant bien étranges, et cette approbation presque déplacée, compte tenu du fait que le Croc Noir venait sensiblement de se faire des compliments tout seul, en admettant qu’il était naturellement beau. Qu’il ait raison ou non ne parut pas intéresser la Princesse outre mesure, puisqu’elle ne daigna plus, après sa réplique, lui accorder un seul regard. Pour une simple et bonne raison : elle ne pourrait maintenir bien longtemps son attitude inflexible et lointaine, si elle continuait à fixer ce sourire agaçant qui ornait les lèvres de son fiancé.

Auparavant, elle avait semblé ne porter strictement aucun intérêt aux paroles que la seconde du Capitaine adressait à Kan, soudainement ailleurs, immobile, presque effacée… La rage qui maintenait encore son cœur dans un état de quasi hystérie s’était sensiblement affaiblie. A moins qu’elle ne fût assez douée pour la transformer d’apparence en un sourire neutre de circonstance.

Pourtant, à l’arrivée du Capitaine des Pirates, l’attention de la Princesse fut détournée de la mer, et son regard gris brilla un fugace instant, d’un intérêt certain. Impossible pour quiconque de cerner ce qui passait par l’esprit d’Eleanora tandis que la sœur de Kanaw exprimait son mécontentement, mais il était certain qu’elle y voyait à présent l’intérêt de suivre la conversation. Et puisque Erwana énonçait sensiblement ce qu’elle-même avait souligné du désordre qui avait régné durant le combat, on pouvait aisément penser qu’elle partageait l’opinion de la jeune femme. Mais bien évidemment, elle n’en dit rien, et la regarda s’éloigner, une nonchalance exaspérante ancrée sur son visage, seule expression qu’elle sache dominer à la perfection.

Le regard fixé sur la silhouette à présent lointaine d’Erwana, la Princesse ne sembla pas entendre Kanaw, qui n’avait pas l’air particulièrement ravi de s’être fait plus ou moins réprimandé par sa sœur. Dans un geste machinal, elle croisa simplement les bras, et sourit de plus belle, insensible aux jérémiades dérisoires et presque enfantines que son fiancé adressait à… à personne en particulier.

Ce fut au moment où il s’adressa à nouveau à Opale, qu’Eleanora esquissa enfin un mouvement, prouvant ainsi qu’elle n’était pas devenue subitement une statue de sel, à force de rester immobile si longtemps. Sans accorder un seul regard au Capitaine qui usait – comme à son habitude – de son charme sur sa seconde, elle sortit l’un de ses poignards, l’éclat du soleil se reflétant soudain sur la lame, inquiétant. Mais dans une attitude parfaitement indifférente, elle se mit en devoir de le nettoyer consciencieusement, semblant ignorer du début à la fin le discours que Kanaw adressa par la suite à ses Corsaires. Motiver et réconforter ses troupes… C’était une chose pour laquelle le Croc Noir était particulièrement doué.

Mais cela ne lui fit ni chaud, ni froid… Hormis lorsqu’il donna l’ordre à Opale de récupérer la tête du monstre. La Princesse releva des yeux placides vers le visage de son fiancé, l’air vaguement… soupçonneux. A moins que ce ne fut qu’une impression. Impression qui s’envola aussitôt qu’il se mit à lui parler. Ses paroles la laissèrent d’ailleurs sans réaction, ce qui jusqu’ici, n’avait rien de bien surprenant.


- Parce que toi, tu sais soigner ?… Mais soit, puisque nous avons décidé de nous faire confiance, je vais choisir de te croire, et essayer de ne pas penser que tu viens de trouver un prétexte parfait pour me faire ôter ma chemise.

Le ton était d’une telle neutralité qu’il était difficile, malgré la teneur évidente des propos, de croire qu’elle était en train de le soupçonner d’une chose… dont il était parfaitement capable. La jeune femme marqua un instant de silence, et la conversation sembla s’arrêter donc ici, puisqu’elle se contenta de le suivre à pas lents et aériens jusqu’à la carcasse du monstre. Cependant, en chemin, elle ajouta d’une voix quasiment inaudible, et toujours si bien dénuée de sentiments :

- Je ne les ai tous pas tués, Kan… mais je ne te demande rien, et surtout pas de me venger. La vengeance en elle-même perdrait tout son charme si je ne leur ôte pas la vie moi-même. Quant à ce qui m’est arrivé… Je le raconterai volontiers pour satisfaire ta curiosité naturelle, mais te morfondre n’est pas utile : je suis en vie, cela te suffit, non ?

La question était plutôt rhétorique qu’autre chose, et contrairement aux apparences, n’avait pas été prononcée sur un ton agressif, vexé ou rancunier. Elle constatait… comme toujours. Et ses conflits intérieurs n’étaient pas encore assez forts pour vaincre la maîtrise d’elle-même, à présent. Elle était d’autant plus indifférente, que personne ne put prévoir le geste qu’elle fit alors… Dans un mouvement vif, elle redressa le poignard qu’elle tenait encore, et le pointa en direction de Kanaw, sans pour autant le toucher.

- Une seconde… Ce n’est pas à elle de faire.

Eleanora esquissa un vague signe du menton en direction de la tête du monstre, puis laissa un court instant glisser son regard vers Opale. Un regard sans expression, sans la moindre animosité. Un regard surprenant. La Princesse ne semblait pas vouloir empêcher la seconde de s’acquitter d’une telle tâche… elle voulait plutôt que celui qui l’avait ordonné, le fasse lui-même. Un défi ? Comprenait-elle que Kanaw avait une vague arrière pensée qui lui soufflait que toucher le monstre pouvait être dangereux ? Mais dans ce cas, pourquoi le forcer à le faire ?

Tant de questions sans réponses, dans son geste. Et elle ajouta d’une voix un peu plus forte, pour qu’il ne soit pas le seul à entendre ce qu’elle disait :


- Elle n’a pas pu prendre part au combat… Ne serait-ce pas légitime de laisser quelqu’un de plus impliqué accomplir cela ? C’est toi le Capitaine, c’est toi qui a lancé le premier assaut contre ce monstre, et qui plus est, c’est toi également qui a promis à notre Roi de lui rapporter la tête du monstre… Alors, Kan… Je pense que c’est à toi que reviens ce devoir.

Oui, devoir… Ou simple envie de sa part de ne pas avoir l’air d’accord avec son fiancé. Esprit de contradiction.

(HRP : C'est long également... mais je n'ai pas d'excuse valable, à part l'inspiration ! Désolée ! lol )

(Edit de Kanaw : C'est pas bientôt fini de s'excuser, non ? XD ! Allez, on arrête de faire les abrutis, maintenant)
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Kyra Zek
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeVen 9 Nov - 19:25

le jeune homme semblait immobile telle une statue de marbre fixant le vide sans parler sans bouger. Attendant les ordres de son capitaine. Malgré tout Kyra semblait avoir pour la première fois envie de communiquer avec les gens, mais jamais il ne l'avait fait au par avant. Le jeune assassin devenu valet de cette dame ferma les yeux laissant la brise frôler son visage jouant ainsi dans ses cheveux. Kyra était considérer par tout l'équipage comme étant muet et presque attardé intellectuellement. Jamais il ne c'était mêler au reste du groupe, jamais il ne leur avait porter attention. Mais le jeune orphelin semblait soudainement gagner une humanité que jamais il n'avait eu avant.

Cependant, Kyra n'avait pas le droit de la montrer et tentait de se dire que cette faiblesse d'esprit allait passer bientôt que tout cela ne se tenait pas. Tenant le manche de son katana le jeune ancien assassin attendait les ordres de sa chef docilement tout en songeant à sa vie de liberté qui lui manquait.
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Kanaw Llyr
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeDim 11 Nov - 14:00

[HRP : Opale préférant que je réagisse à Nora avant son post, je réponds avant elle]

Kanaw posa son regard sur Eleanora, quand elle lui fit remarquer qu'il avait maintenant trouvé une excellente occasion de retirer sa chemise. Son sourire s'étira, soudainement, dans une expression d'amusement profond. Et puis, il dit :

-Et bien, voilà une preuve que je suis bien fatigué. Je n'y avais même pas pensé ! Tu as vraiment d'excellentes idées.

Il reprit un ton presque plus sérieux. Presque, dans la mesure où le sourire constamment ironique, et le regard sans vie du Capitaine des Corsaires ne respiraient pas non plus le calme et la sincérité. Pourtant, il avait l'air moins moqueur, pendant un instant :

-Sincèrement, tu m'as dit non une fois, et si tu veux savoir comment je fonctionne à ce sujet, sache que jamais je ne force qui que ce soit, et que jamais je n'irai profiter de la situation à ton insu. Autrement dit, même si je te fais des avances, j'attendrai toujours ton autorisation. Fais de cela une certitude à mon égard.

Il fronça vaguement les sourcils à la suite. Elle devait le prendre pour un autre, peut-être. Ou alors, elle n'avait rien compris à ce qu'ils étaient en train de tisser, comme lien. Ou elle ne le connaissait peut-être absolument pas. Oui, après tout, il était un probablement un bellâtre arriviste qu'elle avait trouvé dans le lit de sa sœur, sans plus chercher à savoir qui il était.

Alors c'est une poigne puissante, de sa main encore en état, qui se ferma sur le bras de la Princesse.


-Et vraisemblablement, tu ne me connais pas, alors ne juge pas de manière aussi hâtive. Quoiqu'on en dise, je suis responsable de toi, de ta vie, et je le serai encore plus dans quelques temps. Je n'ai pas envie que tu meures, je n'avais pas envie, à cet instant. Quand tu as disparu, semble-t-il, je me suis transformé et je me suis jeté dans ce fleuve. Sauf que les flots étaient trop puissants pour moi, alors je suis remonté sur le bateau. J'étais incapable de donner l'ordre de venir te chercher, et, de toutes manières, cela se serait soldé par un échec. Le bateau se serait brisé contre les rocs, et je suppose que bon nombre de gens de mon équipage n'auraient pas survécu. Moi non plus... et si je l'avais fait, quel aurait été l'intérêt, quel aurait été le nombre de chances qu'un homme-bête incapable de réfléchir, fatigué par les flots, et seul, aurait eu, pour sauver quelqu'un de ses ravisseurs ? N'y aurait-il eu pas meilleure solution pour que nos vies à tous les deux se terminent ? Il était prévu que je vienne à ton secours, après cette mission. Avant de retourner voir ton père... Ne me prends pas pour un salaud ou pour un lâche. Et pour répondre à tes questions : je ne suis pas spécialiste mais il a bien fallu que je connaisse des rudiments de médecine pour sortir de mes nombreux problèmes. Et non, cela ne me suffit pas.

Et puis il soupira alors qu'elle le menaçait. Un soupir lent, exaspéré, suivit de quelques mots :

-Toutes les armes sont capables de vouloir ma mort. Tous les êtres aussi. C'est bien ça, finalement...

Son ton aurait pu être triste... non, il l'était, et sa voix si basse, qu'il aurait fallu être à ses côtés pour l'entendre. Mais son sourire, contre les sentiments de l'homme, demeurait aussi détestable qu'à son habitude.

-Tu n'as pas à me donner d'ordres. Personne n'a à le faire, mais comme tu sembles me prendre pour un lâche, je vais m'attitrer de cette tâche. Ceci dit, si je l'ai demandé à Opale, c'est parce qu'elle a une épée, elle. M'enfin tant pis.

Kanaw s'avança vers les flots, plongeant ses pieds nus dans ces eaux lumineuses. Son dos saignait toujours autant. Des morceaux de bois y étaient toujours plantés, et on pouvait facilement songer à la douleur qu'il ressentait, en se baissant, pour plonger ses mains dans l'eau pâle. Il saigna un peu plus, attrapa le crâne, mais ne se releva pas immédiatement.

Finalement, il avait eu, en quelque sorte, raison de songer à conseiller à sa seconde d'utiliser son épée. Sous l'énervement que lui avait insufflé sa fiancée, il n'avait pas ressenti l'envie de prendre celle d'un autre. Et ses doigts déjà meurtris mêlèrent leur sang à celui du monstre, le figeant dans une expression douloureusement neutre, pendant quelques secondes, avant que sa main valide ne se porte sur son cœur.

Puis il se redressa, tenant un crâne qui lui chauffait la peau, contre lui. Il fit signe à un de ses hommes de lui donner son manteau, et y emmitoufla la tête du monstre, pour éviter de trop en ressentir la force, et retint un cours instant sa respiration. Pas de douleur exprimée sur son visage, juste sa main blessée qui ne ressemblait plus à grand chose, et son regard qui paraissait presque plus sombre qu'à son habitude.


-Et maintenant on ne traîne plus.

Au bord de la colère, ou assailli par une douleur donnée par le mélange de son sang, des eaux salées, et du sang de Tianh ?
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeLun 12 Nov - 23:34

Opale sourit aux mots du capitaine sur sa soeur. C'était un bon résumé de ce qu'elle pensait, en effet. Elle l'écouta grogner un instant sur le rendez-vous que lui proposait Erwana, s'étant arrêtée dans sa marche dès que Kanaw avait recommencé à parler. Perdue dans des pensées peu intéressantes, elle ne fit pas vraiment à ce qu'il disait, écoutant d'une oreille distraite ses plaintes...Jusqu'à ce qu'un doigt impromptu fasse irruption sous son nez, provoquant par la même occasion un sursaut de surprise chez sa seconde.

Elle se raidit, craignant qu'il ne lui reproche quelque chose du genre son inactivité dans le combat proprement dit, puis, entendant la phrase du terrible Croc Noir, soupira. Il ne changerait jamais. Elle juga plus prudent de ne pas lui répondre, se contentant d'un sourire légèrement moqueur à son adresse. Bah, au moins, on était sûrs qu'il allait bien... Quant à savoir s'il était plus sexy que son père, sans vouloir offenser ledit forgeron ou ledit nobliau, elle n'avait en tête aucun doute.

Finalement, il détourna son attention d'elle, la laissant s'exaspérer à loisir - mais silencieusement- sur la nature inchangeable de son supérieur. Comme d'habitude, elle le laissa se charger du réconfort des troupes et des belles paroles. Elle n'en avait rien à carrer, sérieusement : tout ça, c'était du Kanaw tout craché qui brodait des fils de comédien afin de s'attirer les sympathies ou de manipuler les gens. Elle ne s'éveilla de sa torpeur que lorsqu'il appela son nom. Un ordre. A nouveau. Elle aurait dû se douter que les excuses ne devaient pas durer longtemps, évidemment...Elle ne put s'empêcher d'avoir un léger rire lorsque, fidèle à lui-même, il désigna la sensualité comme un de ses sports favoris. Sensualité, hein ? De son temps on appelait cela : parties de jambes en l'air.

Cependant son pas léger sembla avoir été stoppé net lorsqu'Eleanora mit son petit grain de sel dans l'affaire. Tout d'abord, la jeune corsaire crut que la 'fiancée' ne faisait que continuer son habituel petit jeu avec Kan'. Même ton rigide, même visage de marbre, mêmes allusions faite sur le même ton morne et frigide. Puis tout lui parut dégénérer lorsqu'elle fit mention à sa tâche. Pourquoi insinuait-elle qu'elle ne devait pas le faire ? Son regard, pourtant, n'avait pas l'air de montrer grand intérêt pour elle. Son regars n'était même pas agressif. Tout d'abord énervée par la façon dont Eleanora pensait manipuler le jeune homme, Opale attendit un instant. Ce couple l'énervait trop pour qu'elle ne prenne pas chaque phrase de la princesse comme source d'énervement. Peut-être n'était-ce encore qu'une pique lancée dans leur jeu... Et elle savait que Kanaw n'aimerait pas qu'elle intervienne dans celui-ci.

Erreur. Le bras qui se referma sur celui de Miss de Marbre lui confirma. Elle écouta avec un pincement au coeur mêlé de colère son monologue. Un salaud ou un lâche ? L'avait-elle déjà pris pour un salaud ? Oui. Pour un lâche ? Aussi. Ses yeux se teintèrent d'une certaine tristesse lorsqu'elle se rappela qu'elle aussi avait plus ou moins pensé comme Eleanora. Mais elle ne pouvait pas être comme elle, c'était impossible.

Kan' ! Elle pensa bien à l'arrêter, à s'en charger à sa place, mais le processus était en marche. Kan' était énervé. Et elle n'était pas capable de l'arrêter. Elle le regarda s'enfoncer dans l'eau, le dos encore sanguinolent, attrapper dans bien que mal la tête, se brûler... Elle n'aimait pas le voir comme ça. Elle détestait le voir en colère. Sa voix claqua comme un fouet, assèchée par les propos de sa propre fiancée.

Opale jeta un regard incandescent à Eleanora. Elle sembla un instant vouloir la frapper, mais si son poing se referma bel et bien tout seul, il n'y eut aucune suite. La jeune corsaire, redevenue un pion aux ordres du Croc Noirs, alla se poster à un ou deux mètres de son capitaine, attendant le dos rigide qu'il lui adresse une requête, un ordre ou autre.
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Eleanora Montgomery
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeMar 13 Nov - 13:02

Ce fut seulement lorsque la main intacte du Capitaine des Corsaires se referma sur son bras, que la Princesse fit un vague mouvement, signe qu’elle était encore en vie. Son poing, sur le manche du poignard, se resserra légèrement, comme méfiante, mais l’arme s’abaissa de quelques centimètres. Indépendamment de sa volonté. Ses yeux placides ne fixaient pas le visage Kanaw, mais la pointe de la lame, résolument. Ses remarques sur la façon dont il fonctionnait avec les femmes, semblait-il, n’avaient même pas effleuré l’esprit d’Eleanora.

En revanche, ce qu’il disait à présent, attirait dans son regard une lueur de vif intérêt… Intérêt qui ne se manifesta pas autrement, cependant. Et lui seul fut assez près d’elle pour s’en rendre compte. Lui seul fut apte à entre apercevoir, l’espace d’un fugace instant, la faille dans ses défenses… Un simple battement de cil, un vacillement. Quelque chose, dans les paroles du Croc Noir, avait réussi à toucher la glace. Pas de sentiments, pas de réactions… Et pourtant, elle avait vaguement changée. Comme un reflet, différent, sur l’eau mouvante de la mer.

Alors, avec une lenteur exaspérante, comme si une part d’elle luttait férocement pour s’en empêcher, la jeune femme redressa la tête, et ses yeux perçants semblèrent suivre, sans le voir, Kanaw s’approcher du monstre, après lui avoir sensiblement fait remarqué qu’elle n’avait pas d’ordre à lui donner. Mais la Princesse paraissait ailleurs, soudainement. Dans son dos, une sorte frémissement imperceptible vint la déranger… Et sans surprise, ni compassion, elle observa son fiancé récupérer la tête du monstre à main nue, et marquer un temps d’arrêt.

Si elle remarqua bel et bien le regard incandescent que lui lança Opale à cet instant, elle n’y prit pas garde… Ce genre de manifestation d’agressivité ne la touchait nullement. La haine… elle la rencontrait souvent, et dans bon nombre de regards. Celui-ci n’était pas le pire, ni le plus digne d’intérêt… C’était presque… une sorte d’habitude. Alors la Princesse n’accorda pas un seul regard envers la colère de la jeune Corsaire, et s’avança soudain, d’un pas étrangement résolu…

Ses bottes s’enfoncèrent dans l’eau lumineuses, sans qu’elle y accorde le moindre intérêt, et en quelques secondes, elle se retrouva plantée devant Kanaw, droite, fière… mais dépourvue à présent de cette indifférence agaçante qui la caractèrisait si bien. Les autres semblèrent tous être relégués bien loin dans l’esprit d’Eleanora, qui esquissa un bref signe du menton en direction de la tête du monstre, et de la main douloureuse de son fiancé. Son visage n’avait pas vraiment changé, cependant… Mais son regard exprimait quelque chose d’indéchiffrable.

D’une voix presque neutre, elle déclara alors, semblant ignorer royalement la colère sourde qu’on sentait aisément vibrer dans le corps du Croc Noir :


- Dis-moi… Qui t’a demandé de le faire à main nue ? Qui t’a fait croire que personne ne serait assez généreux pour te prêter un sabre ? Qui t’a jamais dit que je t’avais donné le moindre ordre ? Et dans ce cas… qui t’a poussé à obéir ?

La jeune femme marqua une pause, poussant un vague soupir que personne ne remarqua hormis l’homme qui se tenait devant elle. A quel jeu jouait-elle encore ? Avait-elle senti la bête affleurer à nouveau à la surface, sous la colère de Kanaw ? Cherchait-elle à attiser sa rage ? Et pourquoi ?

Le geste fut alors surprenant. Précédant toute réponse, Eleanora avança une main vers le visage de son fiancé, et déposa son index sur les lèvres du jeune homme, pour prévenir toute protestation. Et elle souligna son propre geste d’un murmure moins froid et moins neutre :


- Non, ne réponds pas… Ce n’est pas la peine, je le sais déjà. Cette bête qui a plongé dans le Cocyte pour me chercher, elle est toujours là, finalement… Même quant tu demeures le Capitaine au sourire agaçant.

La main de la Princesse s’éloigna aussitôt vite qu’elle s’était avancée, et ses yeux gris vinrent se planter dans ceux du Croc Noir, presque douloureux, tant ils étaient perçants.

- Tout ça… Tout ce que tu as dit concernant tes raisons de n’avoir rien fait sur le moment… Je le sais. Je sais même très bien, que tu as fait le bon choix. M’as-tu seulement entendue dire le contraire ? Non.

Soudain, sa voix se fit encore plus basse, et son visage se pencha vaguement vers lui, alors qu’un éclat étrange traversait son regard. Il sembla perdurer un instant une sorte de lutte, dans son attitude… Entre une envie de rester de marbre, ne pas s’abaisser à la moindre confidence… et un besoin instinctif de le dire. Dire quoi ?

Finalement, le besoin l’emporta sur l’envie. A moins peut-être que les deux n’aient pas été si différents… Et ce fut dans un murmure à peine audible, qu’elle reprit :


- Mais maintenant écoute-moi… Je le sais, oui. Logiquement, je le sais… Mais là-bas, avec eux… Ce n’est pas ce que j’ai voulu savoir. Ce n’est pas ce qu’il fallait que je crois. Je suis un bloc de glace, je sais que tu te plais à le penser… Mais même la glace peut souffrir. Et j’ai eu si mal… que je me rappelle avoir souhaité mourir pour y échapper.

Si sa voix avait pu être plus basse, sans disparaître dans le silence, elle l’aurait baissée plus encore… Il demeurait cependant de le ton de son discours comme une vague indifférence, un besoin de demeurer impassible, quoi qu’elle puisse dire et faire.

- Je n’avais pas besoin… Non, je n’avais pas besoin de me dire que logiquement, tu ne viendrais pas… Alors c’est une faiblesse, une très grande faiblesse… mais je l’admets : j’ai cru. J’ai voulu croire que quelqu’un allait arriver d’un instant à l’autre. C’était ça, ou mourir. Alors oui, cela a chassé un peu la douleur, de savoir que quelqu’un viendrait.

Eleanora ferma soudain les yeux, masquant le tranchant de son regard, sans que cela soit forcément bon signe. L’indifférence recula encore de quelques pas, puis elle articula :

- Personne… Personne n’est venu, finalement. Je me suis rendue compte que je le savais depuis le départ… Alors j’ai dû faire ce que j’ai toujours fait. Je me suis débrouillée seule… Maintenant, sans douleur, sans torture… je suis parfaitement d’accord avec toi, Kan. A présent je peux le dire : c’était la meilleure solution qui soit.

Et soudain, elle redressa la tête, rebâtissant ses murailles avec une rapidité déconcertante, et redevenant intouchable. En apparence… La jeune femme sourit même doucement, et hocha la tête, en guise de révérence, comme pour conclure qu’ils étaient à présent quittes.

- Cependant… Merci. De me l’avoir dit. C’est clair, à présent.

Un merci ? Un merci de la part d’Eleanora ?

Sans plus s’attarder sur ses propres mots désormais, la jeune femme rouvrit les yeux et laissa son regard glisser vers les blessures qui ornaient le dos de Kanaw, et qui n’avaient rien à envier à ses propres plaies. D’un geste nonchalant, elle retira une petite écharde de l’épaule du jeune homme, et termina avec naturel :


- Viens, montons à bord… Tes blessures ont autant besoin de soins que les miennes.
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Mary Bonny
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeDim 18 Nov - 0:15

Pour le fait qu'elle l'ait remarqué, c'est qu'en fait elle l'a vu tomber... pour les personnes à côté, euh... joker XD. Ils sont trop blessés peut-être ?


Les secondes passaient lentement.
Elle continuait d'observer avec attention, presque avec avidité, les lèvres d'Elbénir, qui lui offriraient une réponse... elles devaient lui offrir une réponse.
Et elles le firent. Dès qu'elle entendit le premier mot, elle relâcha légèrement la force de la lame sur le cou du capitaine.
Il... il répondrait !? Il n'avait pas le droit de faire ça ! Il DEVAIT lui répondre MAINTENANT.
L'épée menaça dangereusement la vie d'Elbénir. Mary, elle, semblait beaucoup moins dangereuse.
Le ton impérieux du capitaine de la marine la fit hésiter. Elle voulait une réponse, elle voulait comprendre. Mais cette occasion...

- Tu...

Plus le temps passait, et plus certaines personnes pourraient remarquer leur "petit jeu." Certes, ses vêtements amples cachaient le capitaine, d'autant plus qu'il était plongé dans la boue, mais ça ne réduisait pas à zéro le risque d'être découverts... loin de là même.
Que faire ? Si elle le tuait maintenant, elle n'aurait jamais sa réponse.
Le trouble de Mary se voyait dans son regard hésitant. Il passait des marins plus loin, au visage d'Elbénir incrusté dans la boue. Le tuer, ou sa réponse ?
Elle mit plus de force dans son épée, comme voulant se donner le courage de tuer.
L'instant d'après, elle aggripait Elbénir, et le sortait en quelques pénibles secondes de la boue.

- Jack Andrew Bonny était mon frère. Tu me répondras.

Cette phrase sonnait plus encore comme une menace que comme une certitude. Mais la menace d'une petite fille vaut-elle quelque chose ?
Pressée d'autant plus qu'elle avait entendu l'appel de Kanaw, Mary s'en alla sans un mot de plus, et rejoignit la troupe des Corsaires.
Avait-elle bien fait ? De ne pas le tuer ? De lui dire le nom de son frère ? Quoique, dans cette dernière question, peu importe qu'il sût ou pas son vrai nom, après tout... elle n'avait plus aucune attache envers qui que ce soit. Personne ne serait son point faible.
Elle arriva après le discours de Kanaw, qu'elle avait cependant entendu de loin. Elle avait esquissé un sourire pendant celui-ci. Un discours bien pitoyable, à vrai dire... "bravo à vous, nous ferons honneur à nos morts en les fêtant une fois à Terre", apparemment, la perte de ses corsaires ne lui faisaient pas si mal que ça... à se demander même pourquoi "porter le deuil."
En attendant, elle s'éloigna de quelques mètres, rentrant vers le bateau. Elle resta cependant attentive à ce qui se passait là-bas, les disputes d'Opale, Kanaw, et Eleanora. Encore une fois, elle esquissa un sourire en voyant son capitaine quasiment foudroyé par les ossements du monstre. Peu prudent ? Hum.
Mary monta rapidement à bord, n'étant ni la première, ni la dernière à rejoindre Punition Expéditive.
Elle regrettait encore un peu d'avoir laissé vivre Elbénir... c'était pourtant une occasion rêvée et attendue...
Poussant un soupir, Mary se mit à un travail quelconque qu'on lui demanderait peut-être. Elle reverrait sa proie... il le fallait.
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Erwana Llyr
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeDim 18 Nov - 23:05

Erwana était revenue près de ses Pirates. L’assemblée peu à peu se formait face à elle, en demi-cercle plus ou moins ordonné. Certains mordaient leur lèvre, manifestation de leur douleur face au combat qui venait de s’achever. Elle poussa un soupir, preuve de son ennui considérable face à la situation.

Non, elle n’était pas contente. Et il suffisait de voir comme elle tortillait le manche de sa dague avec nervosité, pour s’en apercevoir et le comprendre. Et de tous savaient qu’il n’était pas du tout conseillé de l’irriter encore plus. Comme venait de le faire un pirate qui, croyant ne pas être vu, se permit de râler tout haut de s’ennuyer ici.


-Un problème, peut-être? Vous jugez sans doute qu’il n’y a pas assez d’action ici et que vos responsabilités sont moindres ? A en juger par la lame de votre épée qui n’est que trop brillante et propre, j’imagine que vous avez préféré vous réfugier dans les dunes plutôt que de vous impliquer un tant soit peu dans le combat que vos camarades ont livré.

Son ton était étrangement et dangereusement posé. Elle s’avança bientôt vers l’homme en question, dégainant son épée longue de la main droite, s’arrêtant à quelques mètres de lui. Un ordre fut donné et les Pirates formèrent bientôt un cercle fermé autour des deux personnes.

-Armez-vous,camarade, que je teste votre valeur au combat.

Et sa voix était sans équivoque. Le pirate déglutit difficilement mais sortit malgré tout son épée qui était effectivement encore propre, le fer brillant légèrement à l’éclat du soleil. Erwana ne cillait guère et examinait avec un certain amusement la peur qu’elle lisait dans le regard de son adversaire, en observant attentivement les gouttes de sueur qui commençaient à perler sur son front dégarni.

-Avancez et attaquez.

Maladroitement, l’homme s’avança alors au pas de course, et se mit en tête qu’il avait en face de lui un adversaire ordinaire. Des coups d’épée donnés dans le vent, pour impressionner l’autre combattant. Sans doute n’avait-il pas idée que c’était Erwana dont il s’agissait, la même qui, la main gauche derrière le dos et sans faire un seul mouvement de recul avec ses pieds, lui fit rapidement comprendre qu’aucune attaque face à elle ne pourrait ne serait-ce que s’avérer menaçante.

Non, de sa main armée de son épée, elle fit glisser toutes les offensives à
proximité du sol, et la seule trace de combat qui se notera sur l’épée du pirate ennemi ce sera les grains de sable qui salissaient sa lame.


- Arrêtez, c’est pathétique.

Et pour ponctuer ses dires, elle fit un mouvement bref et précis avec son épée, expulsant l’arme ennemie à quelques mètres de là, sur un monticule de sable. Elle se tourna ensuite vers ses Pirates à qui elle tournait le dos et tout en rangeant son arme, se mit à s’exclamer :

-C’est exactement la raison pour laquelle vous voilà tous rassemblés autour de moi. En entrant dans mon équipage, vous saviez tous ce que cela impliquait : savoir se battre, savoir faire ma fierté, défendre mon Honneur de votre arme. Or, je n’ai rien vu de tel durant le combat contre Tianh.

Et tel était son discours, qui ne fut guère long, mais guère réjouissant. En effet, elle acheva son sermon sur le combat par quelques paroles, autoritaires, et inévitables.

-Nous sommes à une semaine de la plus proche île pirate. Tout en y retournant pour faire le plein de provisions, ne croyez pas que vous aller vous tourner les pouces. En plus des tâches quotidiennes de chacun, vous serez sévèrement entraînés au combat pour me prouver que je ne vous ai pas engagé que pour nettoyer les planches de mon navire !

Et c’est ce qu’ils durent faire. Pendant une semaine, Erwana entraîna au combat ses hommes, les plus faibles d’entre eux étant sévèrement punis, physiquement, quand ils se montraient en-dessous de tout pour leur Capitaine. Ce fut une semaine éprouvante pour elle aussi car même si aucun ne rivalisait avec son expérience du combat, elle s’était mise en tête de les entraîner personnellement et livra au moins trois combats en duel avec chacun d’entre eux. Ca ne rigolait pas sur le navire d’Erwana Llyr !
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Kanaw Llyr
Capitaine des Corsaires.
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeDim 18 Nov - 23:16

Kanaw fronça vaguement les sourcils, son air habituellement si ironique, si agaçant, disparaissant, quand sa fiancée lui fit un reproche sur sa façon d'agir, et sur le fait qu'il ait pris le crâne à main nue. Non, il n'avouerait jamais qu'il avait agi de manière inconsidérée. C'était ainsi, il ne pouvait pas, en quelque sorte, agir autrement.

Alors, c'était avec un regard anormal, qu'il fixa la Princesse pendant qu'elle lui parlait. Anormal, froid, puissant. Il l'écoutait, oui, il buvait chacune de ses paroles, dissimulé derrière un masque de froide colère. Kanaw Llyr n'était plus qu'une ombre, une ombre dont le regard orangé brillait peut-être un peu trop, signe qu'il était au bord d'une nouvelle transformation.

Pourtant, rien dans les paroles de la jeune femme était plus vexant, plus froid que d'habitude. Au contraire, il aurait pu... non, il aurait du être rassuré. Mais ce ne fut pas le cas. Il devint plus tendu. Pourquoi ? Lui-même le savait-il ? C'était compliqué. Trop compliqué pour le savoir réellement. Kanaw échappait à cet instant précis à toute logique... même à la sienne.

Alors, il serra le poing, il baissa les yeux, au merci de la Princesse. Il sursauta très légèrement quand elle lui retira une épine, montrant quelque peu les "crocs". Et puis il reprit sa constance, son sourire presque malsain, et redressa le regard.


-Bien.

Et ce fut tout. Il fit signe aux Corsaires présents sur le bateau de ramener les barques, et surveilla l'embarquement de ses hommes. Puis il grimpa sur une de ces barques, silencieux, trop silencieux par rapport à son habitude.

Kanaw prit place à la barre, lança les ordres habituels pour prendre le large, après avoir ordonné à sa seconde de ranger le crâne dans le bureau du Capitaine. Ce crâne, trophée au prix lourd de morts, qui lui pesait encore sur le coeur. Sans faire plus attention à ses blessures, il commença le voyage vers le port royal.

Plus tard, il passerait le temps promis avec sa fiancée, pour soigner leurs blessures... en demeurant toujours aussi lointain, toujours aussi froid derrière son sourire chargé d'ironie pure... Et le bateau, voguerait vers une récompense… vers un temps plus calme, peut-être… La semaine de deuil de Punition Expéditive fut tenue. Le silence du Capitaine devait probablement imposer à bon nombre de ses hommes de faire de même.


[HRP : je clos ainsi le sujet pour les Corsaires, dans l’optique de passer rapidement au bond dans le temps.]
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Elbénir Retniw
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitimeDim 18 Nov - 23:19

Le Capitaine de la Marine observa celle qui le plaquait au sol, voyant son dilemme -le tuer ou ne pas le tuer-, jusqu'à ce qu'il se sente brutalement hissé hors de cette boue infâme où il avait quand même pu retrouver quelques forces.
Tout du moins assez pour se tenir droit sur ses deux jambes et arborer une attitude digne de sa position, même si cette apparence était entachée par la boue qui le maculait.
Une fois debout et face à elle il l'écouta dire qui était son frère et en pris note intérieurement puisqu'il avait promis de chercher à bord de son bateau.
Seulement avant même que Elbénir n'ai pu articuler quoi que ce soit il vit la jeune fille s'enfuir et rallier les Corsaires, cela aussi il en pris note cela lui servirait le jour où il devrait la retrouver.
Puis il s'ébroua tel un fauve qui vient de prendre un bain d'eau glacée et se retourna vers son navire.
Quel ne fut pas sa surprise lorsqu'il trouva le superviseur qui l'ennuyait en train de donner à nouveau des ordres à Ses marins.
Alors Elbénir sous le coup de la colère ne pris même pas la peine de réfléchir.
Il grimpa à bords de son navire, non sans mal il faut l'avouer, se mit à la barre et utilisa une grosse partie de ses dernières forces pour annoncer d'une voix forte et glaciale.

Marins! A vos postes! Nous partons.
Ceux qui sont bléssés doivent être porté à bord et le corps de vos camarades tombés doivent aussi être rapatriés.


Ses ordres, clairs, nets et précis résonnèrent bien plus fort que le flot de paroles mielleuses que déversaient le superviseur.
Chaque marin y réagit immédiatement sans plus aucune attention pour ce parasite de superviseur.
Elbénir était le seul maitre à bord.
La Marine s'organisa pour revenir à bord du bateau, sous les injures d'un certain homme qui semblait en rage qu'ils ne l'écoutent pas, emportant blessés et morts reconnaissables.
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MessageSujet: Re: Eidanihr [Automne]   Eidanihr [Automne] - Page 3 Icon_minitime

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