Totems des Mers
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer. [Aristote]
 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

 

 L'Edit de l'Ours

Aller en bas 
+3
Tegarw Aelhaearn
Lycia Malawé
PNJ
7 participants
AuteurMessage
PNJ
Personnages Non-Joueurs.
PNJ


Nombre de messages : 154
Date d'inscription : 12/06/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeVen 31 Aoû - 14:51

Devant le palais du Roi, toute une foule, immense, était attroupée. Il y avait presque toutes les races, presque tous les gens de la capitale. Et face à eux, sur une estrade, se passait un événement qui resterait longtemps dans les mémoires des Esprits.

Il y avait le Roi Ours, majestueux, puissant malgré son âge qui ternissait sa fourrure. Sa couronne, faite d'or et de pierreries et ayant la forme d'un cercle de lierre, reposait sur sa tête à l'expression sévère. Un de ses crocs, plus grand que l'autre, ressortait de sa mâchoire, lui donnant un air encore plus sombre. C'était d'une patte sévère, et dure, qu'il régissait son royaume, mais beaucoup s'accordaient à dire qu'il était un bon souverain.

Un bon souverain, qui, cependant, avait rassemblé sur l'estrade trois animaux attachés. Un chat, un raton laveur, et un moineau. Autour d'eux, il y avait des gardes pour les immobiliser en cas de tentative de fuite suicidaire, un bourreau qui attendait vraisemblablement des ordres, et un orateur.

L'orateur s'avança, se mettant un peu en avant, et faisant face à la foule.


-Peuple Esprit ! Aujourd'hui se joue quelque chose d'important pour nous tous... Alors tendez l'oreille, et faites parcourir les informations que vous entendrez dans tout notre Monde.

Cet orateur était un perroquet aux multiples couleurs, voletant tout en s'exprimant.

-Vous tous savez que des choses étranges se passent dans le Monde de nos Humains, et qu'ils sont en danger. Bien sûr, notre inquiétude générale est justifiée... Mais certains d'entre vous commencent à douter de nous. Ou plus exactement, à douter de notre souverain et de nos conseillers.

Un murmure dans la foule accompagna cette remarque, jusqu'à ce que le perroquet reprenne, d'une voix plus forte :

-Nous pouvons avoir peur, mais perdre la foi en notre Seigneur est une faute indiscutable ! C'est une insulte à notre Monde, à notre histoire, à nous tous ! Et pourtant, certains en sont à ce point-là... Vous serez probablement d'accord avec nous pour dire que celui qui ne croit plus en le Roi, ne croit plus en notre société. Celui qui n'a plus confiance en le Seigneur Ours n'a plus confiance en lui même, et est un traître à notre Peuple Esprit !!!

Le Roi s'approcha de l'orateur, lui faisant signe de se taire, et annonça, de sa voix forte, et portante, bien que vieillie.

-C'est pour étouffer cette trahison que certains montent contre chacun d'entre nous que l'Edit de l'Ours est aujourd'hui proclamé. Cette nouvelle loi condamne à mort quiconque porte des propos haineux, insultants, ou hésitants au sujet de quiconque vivant dans le palais royal. De plus, ceux qui nous espionnent, s'ils sont découverts, seront eux aussi condamnés. Et pour finir, il est conseillé à tout un chacun de nous livrer ceux que vous soupçonnez d'être traîtres à la couronne... Un jour par semaine, les condamnés que nous auront trouvés, et enfermés, seront tous égorgés sur cette estrade, qui portera le nom de Place de la Justice. Nous serons cléments envers les traîtres qui se dénoncent, car nous leur laisseront la vie, malgré une sévère punition.

-Le Roi vous remercie de votre bienveillance, reprit le perroquet. En guise d'exemple, ces trois Esprits, qui ont été découverts en train de fouiller dans la salle de nos conseillers, vont être exécutés sous vos yeux. Que les traîtres entendent notre menace, et reprennent le droit chemin !

Le bourreau s'approcha des trois condamnés. C'était une panthère, noire. Un mâle. Son regard, félin, sans une once de pitié, se posa sur les premières victimes de l'Edit de l'Ours.

Du sang coula sur la Place de la Justice. Un liquide rouge, un exemple de la dureté du Roi Ours. Le bourreau avait bien fait son travail.
Revenir en haut Aller en bas
Lycia Malawé
Mercenaire
Lycia Malawé


Nombre de messages : 66
Navire : Punition Expéditive
Totem : Mii, petit papillon
Date d'inscription : 21/06/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeLun 3 Sep - 15:05

Mii était très nerveux, contrairement à son habitude.

Les derniers instants qu'il avait partagé avec Lycia, son autre moi comme il adorait l'appeler, avaient été très forts mais s'étaient très mal terminés. A sa grande suprise, Lycia lui en avait voulu atrocement de l'avoir amené avec lui, loin de sa terre à elle, à la découverte de l'endroit où, lui, vivait; l'amenant si loin qu'elle n'avait plus eu de réel contact avec sa terre.

Mii n'avait pas compris pourquoi cela avait autant mis en colère la jeune femme d'avoir manqué une bagarre si violente et si sanglante : tout cela était hors de la compréhension du petit papillon, qui ne pouvait concevoir une vie dangereuse, violente ou sanglante.

Peiné, en colère, il avait erré pendant de longues heures dans l'immense prairie où il avait élu domicile depuis quelques temps maintenant, en essayant de comprendre pourquoi son autre moi avait réagi de façon si... démesurée.

Négligeant les fleurs colorées où il adorait se poser et butiner leur délicieux nectar, ne se souciant pas du soleil qui caressait doucement ses petites ailes, il erra pendant un long moment, mais la compréhension ne lui vint pas.

La haine ayant fait finalement place au regret, il décida, sans comprendre pourquoi, de quitter sa prairie quelques temps pour se rendre en ville, afin d'essayer de mieux comprendre tous les autres. Ainsi peut-être arriverait-il à comprendre son autre moi, et pourrait enfin essayer de lui adresser des sincères excuses.

Après plusieurs journées de vol fatiguant, Mii arriva enfin à la ville... et faillit en repartir tout de suite. Tout était si gris ! Pas de fleur, presque pas de soleil... La déception et le malaise du petit être fut si grand que ses couleurs se fanèrent quelque peu et perdirent de son éclat. Comme ce n'était pas la première fois que cela lui arrivait, il n'en tient pas compte, mais s'accrocha fermement à sa résolution pour avancer plus en avant dans les ruelles qui lui paraissaient si sombres.

Après de longues heures d'errance, une nuit passée dans le froid et la peur, toute nouvelle sensation pour lui qui le glaça, littéralement, d'effroi, le soleil se leva sur le petit papillon s'arrêtant devant une foule attroupée devant un immense bâtiment gris, froid.

Néanmoins, toute l'attention du petit papillon fut concentrée sur les créatures qu'il voyait devant lui : jamais il n'avait vu autant de monde, jamais il n'avait été aussi proche d'être presque comme lui. Cela le rendit un peu plus joyeux, mais n'effaça pourtant pas la tristesse d'être séparée de son autre moi.

Un majestueux ours s'avança sur l'estrade et Mii sut tout de suite que cet animal était un animal très puissant. Oh ! Comment tous les autres animaux le regardaient ! Mii n'avait jamais vu ça et ne comprenait pas ce que cela voulait dire. Mais comme il comprenait que quelque chose d'important se passait, il voleta au-dessus de la foule, se fraya un chemin parmi les créatures volantes et arriva finalement assez près de l'estrade pour comprendre ce qu'il se disait.

Pourtant, Mii ne comprit rien à ce qu'il se passa ensuite : que ce soit le discours, les menaces ou bien l'exécution, Mii ne comprit rien. Enfin si, il comprit quelque chose : que jamais il ne comprendrait pourquoi son autre moi et toutes ses créatures prenaient plaisir à tuer des êtres de leur espèce.

Horrifié, désorienté, Mii s'envola vite et loin à la fin de l'exécution, les images de la mort de ses trois malheureux marquées à jamais dans son esprit.

Agité, nerveux et se sentant terriblement seul, Mii voleta jusqu'au toit d'un bâtiment et, envahit soudain d'une extrême lassitude, se posa sur une pierre tiède et sombra dans une terrible dépression, toutes ses pensées tournées vers son autre moi, là-bas, dans cet autre monde.
Revenir en haut Aller en bas
http://rpg-krondor.actifforum.com
PNJ
Personnages Non-Joueurs.
PNJ


Nombre de messages : 154
Date d'inscription : 12/06/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeMer 31 Oct - 17:34

Deux yeux fixèrent le petit papillon, peu de temps après son atterrissage. C'était deux yeux gris, pâles, et inquiets.

De ce toit, on voyait parfaitement la foule, et on aurait pu suivre chaque geste de la mise à mort avec une curiosité poussée, ou, simplement, avec un besoin de comprendre ce qu'il se passait. L'être qui se trouvait là, vraisemblablement, n'avait pas pu quitter la scène du regard, jusqu'à ce qu'un papillon ne détourne son attention.

Son pelage gris, un peu délavé par les années, informait de l'âge avancé que le babouin possédait. Il prit place sur le rebord du toit, non loin du papillon, et passa sa main sur son visage, comme pour mieux se réveiller.


-On n'a de cesse de dire que les hommes ne sont que des êtres violents, pourtant, j'ai bien peur que nous ne vallions guère plus.

Il se gratta le front, extirpa une puce de ses poils, la mangea, et ajouta :

-Peut-être que la plupart des êtres vivants sont voués à la folie. Il n'y a pas de race supérieure, quand tout le monde peut sombrer dans la colère. Et, désormais, notre monde sera aussi dangereux que celui de nos compagnons.

Etait-il conscient que, peut-être, le papillon n'avait strictement rien à faire d'un vieux singe en pleine discussion philosophique ?

-Cela me fait mal de le dire, mais, j'espère que quelqu'un osera se soulever contre un tel gouvernement. Nos jeunes ne peuvent pas vivre dans la terreur.

Le singe secoua ses poils, posa son regard sur les silhouettes de la foule.

-Les hommes se battent entre trois camps... nous, nous avançons droit dans la guerre civile.
Revenir en haut Aller en bas
Lycia Malawé
Mercenaire
Lycia Malawé


Nombre de messages : 66
Navire : Punition Expéditive
Totem : Mii, petit papillon
Date d'inscription : 21/06/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeMer 31 Oct - 21:28

Mii sursauta, pour autant qu'un papillon pouvait sursauter. Cette voix, venue de nulle part. Un instant, il prit peur. Il songea à s'enfuir, à ne pas l'écouter parler. Mais il était trop las, et il sentait bien que ses ailes ne le porteraient pas très loin. Et il n'était pas candidat à un plongeon suicide du haut du toit.

Il ouvrit paresseusement les yeux, et aperçut celui qui venait de parler. Un... singe? Tout cela était si nouveau pour lui ! Il n'était pas certain de l'espèce du singe - après tout, on en rencontre rarement entre deux roses - mais il était au moins certain d'une chose : l'animal n'était pas tout jeune.

Mii l'écouta attentivement, cherchant à comprendre ce qu'il voulait dire. Se soulever? Guerre civile? Ces concepts ne lui disaient absolument rien, mais il sentait en leur coeur qu'ils n'apporteraient que plus de désolation et de chagrin.

Le petit papillon ne sut que répondre. Etaler son ignorance à cet individu sortit d'il ne savait où? Et puis, n'était-il pas en train de le charmer? De belles paroles et, hop, la seconde d'après, le petit Mii filait directement rejoindre la petite puce.

Mais sans savoir vraiment pourquoi, il se sentit en confiance avec le vieux singe. Peut-être parce que, dans sa voix, il sentait l'espoir et la fatigue, comme lui? Ou alors tout simplement parce que, s'il avait voulut le tuer, il n'aurait pas pris la peine de lui parler?

Le silence durait depuis de longues secondes déjà, et Mii se décida à dire quelque chose :
"Vous aussi, vous avez l'impression que tout... comment dit-on? Tout va à l'eau? Je ne suis pas certain de l'expression..."

Il se perdit quelques secondes dans ses souvenirs, puis se força à en sortir et continua :
"J'ai senti de la joie tout à l'heure, lorsque ce pauvre animal est... mort. Comment peut-on être heureux de la mort de quelqu'un?"

Et soudain, une vérité lui balaya l'esprit, le glaçant de terreur :
"Mais... Si comme moi ces animaux avaient un autre eux... Que leur sont-ils arrivés? Ils sont morts, eux aussi? C'est... horrible !"

Le petit Mii se raidit sous le froid qui l'envahit soudain, ses couleurs si chatoyantes à l'extérieur de la ville virant au gris. Comment ferait-il si son autre moi disparaissait? Et comment ferait-elle, elle, si lui mourait? Le froid enserra un peu plus son petit coeur de papillon.
Revenir en haut Aller en bas
http://rpg-krondor.actifforum.com
PNJ
Personnages Non-Joueurs.
PNJ


Nombre de messages : 154
Date d'inscription : 12/06/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeDim 11 Nov - 23:09

Le singe esquissa un sourire triste, moitié amusé par le silence du papillon, moitié attristé par ce qu'il s'était passé dans la place, peu de temps auparavant. Il avait l'air calme, il avait les gestes lents, mais était-ce pour rassurer le pauvre petit être à ses côtés, ou était-ce parce que sa vieillesse ne lui permettait pas d'être particulièrement vif ?

Il était difficile de le savoir, et les deux raisons devaient probablement se mêler l'une à l'autre, pour donner cette situation.


-Je comprends ce que vous voulez dire... oui, c'est une impression qu'on ne peut pas s'empêcher d'avoir...

Il se gratta de nouveau, mais, cette fois-ci, ne s'attaqua pas à la puce qui semblait l'embêter. En quelque sorte, il devait être un bel hôtel pour ces parasites.


-Beaucoup d'animaux ont des instincts cruels. Mais je crois que quelque chose ne fonctionne pas comme d'habitude. Personne n'aurait du ressentir de la joie, avec ces morts, juste un sentiment qui pousserait à la révolte, une envie d'arrêter ces meurtres.

Le babouin prit un air encore plus grave, pour répondre aux derniers questionnements du petit papillon...

-Leurs autres eux... Et bien, si ces animaux sont morts injustement, ce n'est rien par rapport à leurs humains qui sont morts sans savoir pourquoi. C'est certainement encore plus cruel...

Il se redressa, plissant son museau au vent, puis ajouta :


-Quelqu'un a perdu la tête, dans le château. Nous avions rêvé d'un monde juste, et nos rêves s'effritent. Bientôt, la ville ne sera plus un havre de paix. Je me demande s'il faut fuir vers les forêts... Est-ce vraiment une solution, que de tourner le dos aux risques et à nos problèmes ?
Revenir en haut Aller en bas
Tegarw Aelhaearn
[PNJ] Soldat ~ Rebelle
Tegarw Aelhaearn


Nombre de messages : 7
Totem : Garw - Ourson blanc
Date d'inscription : 12/11/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeJeu 29 Nov - 14:26

Il y avait un ours, dans la foule. Un petit ours au regard inquisiteur, qui s'inquiétait de ce qu'il se passait dans son monde. Trois êtres venaient de mourir devant lui, la panique se ressentait, tout autour, même si aucun geste particulier ne se faisait, comme si el temps en avait été suspendu.

Et peut-être, après tout, était-ce le cas. Peut-être que tout cela n'avait plus de sens, peut-être que le monde sombrait, doucement, basculait, pris de vertige, vers une chute lente, mais efficace.

Il n'était pas bien positif, sur le coup, s'en étonna un instant, puis se dit que c'était peut-être la vue du sang, ou l'idée cruelle du Roi, qui le mettait ainsi. Très bien. Parfait. Il était curieux, il allait l'être encore un peu. Encore un tout petit peu, s'il se faisait découvrir. Il voulait savoir ce que le Roi avait de si beau à cacher, pour éliminer les gens comme lui. Et il défiait son seigneur de percer à jour ses petites idées.

Le petit ours blanc secoua son pelage. Bousculés par des soldats, les animaux autour de lui s'éparpillaient, petit à petit. Bientôt, dans les abris, les Esprits parleraient de ce qu'ils avaient vus, et se dépêcheraient de mettre au courant leurs Humains.

Il n'y avait rien de mieux pour inquiéter un peuple, et de faire naître des rumeurs, que d'agir ainsi.Il s'inquiétait un peu, apparemment, de savoir si le Roi avait fait exprès, ou non. Beaucoup de ses sujets trouveraient la mort, dans un cas pareil. En temps normal, il allait même jusqu'à admirer ce grand ours, et ses capactés à régner.

Alors, il y avait quelque chose de louche dans la situation. Il se mit en marche, poussé par un soldat, pour s'arrêter un pâté de maisons plus loin. Et il fronça ses sourcils blancs, songeur. Quelque chose de louche, oui. Quelque chose d'anormal. Quelque chose dont il fallait se méfier, là, pourissait soit les yeux du Roi, soit ceux de son peuple.
Revenir en haut Aller en bas
Ayleen Aenor
Cartographe.
Cartographe.
Ayleen Aenor


Nombre de messages : 120
Totem : Aezel - Cygne
Date d'inscription : 21/11/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeVen 30 Nov - 7:01

Le cygne baissa la tête, déçu. Et attristé. Ainsi il ne voyait plus le sang qui s'écoulait lentement sur le pavé de la nouvelle Place de la Justice. La Justice... y en avait-il réellement dans ces actions atroces ? Aezel était perché sur un des toits entourant l'espace dégagé sur lequel on avait dressé l'estrade. Son regard teinté de vert fixait la foule des animaux en bas. Ils commençaient à quitter les lieux du drame, seuls ou en groupe, lentement dispersés par les soldats. En rentrant chez eux, ils auraient tout le temps de penser à ce qui venait de se passer. De tenter de comprendre, peut-être. Ou d'essayer de tout occulter pour pouvoir reprendre une existence tranquille. Qui sait ? Cela dépendait de chacun. Mais tous étaient probablement envahis par la même sensation : l'inquiétude. Déjà, Aezel sentait qu'elle s'insinuait froidement en lui, le faisant frissoner.

Il savait, comme tous les autres, que des choses étrangent se passaient dans le monde des humains. Il y pensait souvent, visitait plus régulièrement Ayleen dans ses rêves pour vérifier qu'elle allait bien. Mais il ne voyait pas en quoi exécuter toutes les semaines des animaux allait aider à résoudre la situation. C'était... absurde. Le cygne avait du mal à y penser de manière rationnelle, à en tirer quoi que ce soit. Ils avaient le droit d'avoir peur avaient-ils dit. Mais ils n'avaient pas le droit de perdre la foi en leur roi, de douter de ses décisions, de dire quoi que ce soit contre lui, sous peine de mort. Cela n'avait pas de sens. D'après lui, l'Ours était un bon Roi. En temps normal. Il y avait des ennuis, bien sûr, mais c'était partout pareil. Et dans l'ensemble, le cygne n'avait pas à se plaindre. Mais cet Edit... qu'il prévoit déjà une exécution par semaine l'inquiétait. Ils risquaient de redoubler de méfiance simplement pour remplir l'échafaud à chaque fois à la date prévue, et peut-être que des innocents y passeraient également. Non, pas peut-être, se corrigea-t-il. Certainement. Surtout si, comme le Roi le disait, la délation était encouragée. Des personnes pouvaient en profiter pour préter à d'autres qu'ils n'aimaient pas des propos qu'ils n'avaient pas prononcé... simplement pour se débarrasser d'eux. Et l'Ours le savait probablement. Cela ne l'empêchait pas d'agir ainsi. Mais il n'arrivait pas à faire le lien entre les problèmes dans le monde des humains et ce qui se passait ici, sous ses yeux. A moins que le Roi ne veuille que détourner l'attention. Mais... ces moyens étaient démesurés pour simplement détourner l'attention. Aezel secoua une nouvelle fois la tête. Il ne comprenait pas. Tout ce qu'il savait, c'était que cela n'augurait rien de bon.

Détournant les yeux de la place, il balaya le toit sur lequel il s'était installé du regard. Plus loin, il y avait un babouin qui de là où il était semblait parler seul. Le cygne fit quelques pas en avant, s'approchant de lui. Pour une fois, il n'avait pas envie de rester avec ses pensés comme seule compagnie. Car elles n'avaient rien de réjouissant. Et il était... curieux... d'entendre ce que ses compatriotes avaient à dire sur ce qu'il venait d'arriver. Au bout de quelques instants, Aezel entendit une petite voix, qui n'était assurément pas celle d'un babouin. Et c'est alors qu'il remarqua un papillon, qui parlait des humains des esprits qui venaient d'être exécutés. Son coeur se serra à cette pensé. Il connaissait la réponse. C'était celle que le singe fournit. Brusquement, ils avaient dû perdre la vie, comme foudroyés... Il baissa la tête. Ses pensés se tournèrent vers Ayleen. Il l'aimait beaucoup, et avait peine à imaginer que si il lui arrivait quelque chose, elle en pâtirait également. Tout ce qui se passait ici était dénué de bon sens.

Les paroles du babouin trahissaient bien sa pensé. La ville serait très rapidement un endroit dangereux. Un endroit où une odeur de peur régnerait dans les rues, où personne ne ferait confiance à personne. Ce n'était pas ainsi qu'il voulait vivre. Mais... que fallait-il faire ?

" Ils nous rattraperont, qu'on leur tourne le dos ou non. "

La voix du cygne était sombre tandis qu'il se plaçait à côté du singe. Il ne voyait pas quoi dire d'autre. Il ne savait que faire, et avait besoin de temps pour réfléchir. Mais du temps, en avaient-ils ? Et eux, que pouvaient-ils faire ?
Revenir en haut Aller en bas
Lycia Malawé
Mercenaire
Lycia Malawé


Nombre de messages : 66
Navire : Punition Expéditive
Totem : Mii, petit papillon
Date d'inscription : 21/06/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeDim 2 Déc - 22:58

Mii écouta les réponses du babouin gravement, en essayant de ne pas laisser transparaître toute la colère et le désespoir qui le submergeait. C'était... insensé. C'était horrible. C'était cruel. C'était... inhumain. Il fut choqué par cette pensée. D'où lui venait-elle? Comme pouvait-il savoir une chose pareille? C'était... déroutant, inexplicable. Mais il garda cette fois ses questions pour lui-même, n'osant déranger le babouin avec ses interrogations...

Mais également parce qu'un cygne majestueux venait de les rejoindre. Avec méfiance, Mii le vit approcher et prendre la parole, sans qu'on l'ait invité. Pourtant... oui, pourtant, malgré sa méfiance, il accueillit avec bonne humeur le nouveau venu. Après tout, comme l'avait si justement dit le singe, une période troublée était sur le point de commencer et il n'était pas question de commencer à se faire des ennemis de partout, pour des raisons aussi futiles.

Si Mii avait été un humain, il aurait certainement haussé les épaules. N'étant qu'un simple papillon, il se contenta de répondre :
"Je n'aime pas les villes, c'est la première fois que j'y viens. D'ailleurs, j'aurais préféré ne jamais quitter mes prairies et mes cours d'eau. Dès demain, je compte y retourner. Je suis petit, avec un peu de chance ils ne me retrouveront pas. Et puis, de toute façon..."

De toute façon quoi? Il n'avait fait aucun mal, aucun tort? L'excuse du désintérêt total des problèmes de ses semblables ne fonctionnerait certainement pas. Mais que faire d'autre? Rester ici et se battre? Que pouvait-il faire, lui qui était si petit, si fragile?

Non, c'était décidé. Dès demain, il retournait chez lui, à l'abri de la fureur de ce Roi. Et s'il le fallait, il volerait jusqu'à l'autre bout de leur monde. Il trouverait bien un endroit où il pourrait se cacher. Seule la survie de son autre soi comptait.
Revenir en haut Aller en bas
http://rpg-krondor.actifforum.com
PNJ
Personnages Non-Joueurs.
PNJ


Nombre de messages : 154
Date d'inscription : 12/06/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeLun 3 Déc - 0:19

Le babouin demeura silencieux, apparemment très peu surpris par la présence d'un cygne, qui venait de les rejoindre. C'était peut-être sa vieillesse qui donnait cette impression, mais, souvent, il avait un tel regard, que plus rien ne semblait avoir un quelconque intérêt, une quelconque importance. Pourtant, il était réellement touché par ce qu'il venait de se passer devant ses yeux, en bas, sur la place. Un monde venait de tomber dans la peur, les soldats allaient devenir plus violents. Bientôt, il faudrait bine choisir son camp. Il faudrait rester suffisamment hypocrite avec le monde, pour n'avoir que des amis. Que des alliés. Et livrer rapidement ses amis à la sentence la plus terrible.

Il pensait aux Humains, aussi. Si c'était la débandade chez les Esprits, cela le deviendrait probablement chez les Humains. En temps normal, les Esprits avaient des formes parfois moins puissantes que leurs Humains. Il n'était pas rare, d'ailleurs, qu'un Humain se place, dans la mesure du possible, comme protecteur de son autre soi-même. D'ailleurs, à quel point étaient-ils différents ? Quand on tuait un Esprit, ou un Humain, pouvait-on dire qu'on tuait deux personnes, ou une seule ? Une part de l'être mort était innocente. A chaque fois que quelqu'un arrivait à la fin de sa vie, une autre part de lui, sans raison, disparaît. Il y avait quelque chose de fondamentalement injuste, là-dedans.

Le cygne s'installa avec eux. Le singe ne savait pas encore si c'était là un ami, ou un ennemi, mais au point où ils en étaient, le sort en était jeté : si c'était un ennemi, il avait probablement entendu des choses qui n'auraient pas dû l'être. Pourtant, aucune marque d'agressivité de sa part. Au contraire, il se montra plutôt... résigné. Oui, c'était le sentiment qui s'échappait de cette phrase unique.

Le papillon, lui, du peu qu'il pouvait le voir, accorda rapidement sa confiance à l'inconnu, et se montra plutôt rageur. Oui, il y avait de la colère, avant d'être résigné, il y avait de l'incompréhension. Pourquoi un si bon Roi faisait-il quelque chose d'aussi ridicule ? Il n'y avait pas de raison. Il n'y avait aucun intérêt à plonger un peuple dans la peur.


- Ici ou ailleurs, je pense que la nouvelle te serait vite venue, petit papillon. Tant que les oiseaux volent, les rumeurs passent rapidement des uns aux autres. Et ce n'est pas là une rumeur qui perd de sa véracité au gré du vent.

Il se gratta la tête un court instant, puis fit un petit bond en arrière.

- Il faut faire quelque chose. Il faut comprendre, mais se poser des questions est devenu interdit. Bientôt, nous n'aurons plus le droit de penser.

Marchant quelque peu sur le toit, il avait l'air perdu dans ses pensées, un léger vent soufflant dans son poil grisâtre.

- Si nous fermons les yeux, nous ne faisons qu'attendre la mort de nos Humains. Si nous agissons, nous avons un risque de mourir. Mais ne serait-ce pas une mort en héros ? Une mort digne, qui nous permettrait de faire avancer les choses... non, c'est reculer, qu'il nous faut. Revenir à un temps plus paisible. Loin de ces nouvelles craintes.

Il ferma les yeux.

- Je suis si vieux... Les choses m'échappent. Mais je vais agir...
Revenir en haut Aller en bas
Opale
Second du Capitaine
Opale


Nombre de messages : 46
Age : 30
Navire : Punition Expéditive
Totem : Palli - Pie
Date d'inscription : 03/11/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeLun 3 Déc - 22:05

Palli pensait à Opale. Enfin, c'était un euphémisme, car Palli pensait toujours à Opale, mais, là, plus que jamais, elle pensait à Opale. Tout d'abord, elle s'inquiétait. Dans son piètre et continuel aller-retour entre Ael et sa recherche de nourriture, elle n'avait pas tellement entendu ça. Ou alors elle l'avait entendu et avait pris ça pour des délires d'animaux attardés.

Bref, c'était tout ce qu'il y avait à son avis à retenir du discours du Roi et de son toutou... Heu pardon, perroquet. D'habitude, les oiseaux lui inspiraient plus confiance que les autres animaux, mais là, il fallait dire qu'il lui faisait autant d'impression qu'un poulet. Ca n'a aucun savoir-vivre, les poulets, vous savez ?

Quant à l'Edit de l'Ours...C'était une grave erreur. A son avis, arrêter et éventuellement tuer n'importe quel larve parce qu'il a dit quelque chose de travers sur un membre de toute la petite élite du palais, y'avait rien de mieux pour qu'on se mette à penser tout bas ce que quelques glandus prennent le risque de dire tout haut.

Et puis, ces trois victimes lui avaient glacé le sang. Les pies, enfin surtout pas elle, n'aimaient pas le sang. Le sang, c'est pas beau, c'est pas correct et ça provoque la peur. Remarque, c'était précisément pour ça que le bourreau s'était appliqué à tacher la Place.

Des fois, elle aimerait être une humaine, se dit-elle en se posant sur un toit. Un peu plus, loins, un babouin, un papillon et un cygne semblaient secoués par la nouvelle, eux aussi. Peut-être penseraient-ils qu'elle les espionnaient, mais c'était de peu d'importance, après tout. Qu'ils pensent ce qu'ils veulent, elle ne voulait parler à personne. Si ce n'était à Opale. Et puis, la révolte, ces trucs-là...ça pourrait risquer sa vie. Alors non.

Roh, mais qu'est-ce qu'elle était venue faire ici ? Les villes, c'est source de problèmes. Elle le savait, pourtant. Qu'est-ce qu'elle avait eu besoin de venir mettre son nez ici ? C'était pas drôle, de ne pas être malin, se dit - elle en regardant la foule se disperser en contrebas.
Revenir en haut Aller en bas
Mary Bonny
Stratège
Mary Bonny


Nombre de messages : 374
Navire : Punition expéditive
Totem : Anne, Salamandre de feu
Date d'inscription : 13/06/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeDim 16 Déc - 21:33

Anne semblait pensive. Elle se sentait un peu mal, en cette soirée. Elle était venue ici spécialement parce qu'on avait annoncé un événement spécial. Le Roi allait parler, disait-on. Elle verrait bien. Ce pourrait être intéressant. Et puis, il y aurait de nombreux esprits... qui sait, elle rencontrerait un ennemi ? un allié ? Enfin, plus exactement, un ennemi ou un allié d'Anne. Et si elle pouvait s'en occuper, tant mieux...
Quoi qu'il en fût, elle écouta attentivement l'orateur parler. L'Edit de l'Ours ? Intéressante loi. Elle voyait déjà se profiler à l'horizon des dénonciations simples, et efficaces. D'autant que le Roi avait même parlé de soupçons... il suffirait de soupçonner pour mettre en difficulté un Esprit.
Leur mort ne lui fit pas grand chose. De toutes façons, de là où elle était, elle ne vit pas les corps tomber ; à peine le sang gicler.
Bien.
Il fallait trouver une proie...
Quelqu'un. Se renseigner. Savoir qui pouvait avoir pour Totems un corsaire, un pirate, ou un marin. N'importe qui, pourvu que ce soit un de ceux-là.
Elle commença, lentement, à marcher. Pourquoi au fait faisait-elle cela ? Pour aider son humaine. Elle en avait besoin... et ils étaient mauvais. Elle les avait vus agir.
D'ailleurs, elle était même à Ael quand Mary avait combattu. Elle était fière d'elle. Et elle avait bien vu quelques autres esprits accourir, et s'évanouir en même temps que leurs humains mourraient.
Des corsaires, des pirates, des marins ? Tant mieux. Leurs morts rendraient le monde meilleur.

C'est dans cet esprit qu'Anne recherchait un esprit à qui parler. Enfin, ce n'était pas toujours facile quand on est une salamandre... beaucoup d'esprits étaient plus grands qu'elle ; certains mêmes ne la remarquaient pas.
Il était temps, enfin, de rechercher une proie...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeMar 18 Déc - 19:31

L'Edit de l'Ours Serval2


Que d'agitation, de stupeur dans la foule qui était horrifiée par l'acte commis, par la censure environnante! Certains semblaient offusqués, d'autres approuvaient au contraire, mais peu de personnes étaient indifférentes à ce coup d'éclat. Oui, le roi était un bon souverain, mais là, il passait de roi éclairé en suzerain despotique. pas le droit d'émettre un avis contraire, de critiquer? Qu'est-ce que c'était que ce nouveau régime? A époques désespérées, mesures déespérées disait-on, mais c'était ainsi que s'installaient les tyrans!

Un jeune félin, silhouette dégingangées, haut sur des pattes minces fendait la foule à son tour, excité par l'odeur de sang. Non, il n'avait prit aucun plaisir à cette exécution. Il était un chasseur, pas un bourreur. Les victimes n'avaient au aucune chance de s'en sortir et avaient été abattues sans sommation. C'était laid. C'était indigne. Cela révulsait le jeune félin. Il n'était pas très intéressé par la politique, trop jeune, trop insouciant pour cela. Mais là, il était obligé de penser, de se révolter contre cette atteinte à la liberté d'expression!

Comme Caitleen, Asgard aspirait à la liberté et se retrouver ainsi enchainé par un édit royal le révoltait. Et que dire des récompenses fournies au délateur? C'était de l'encouragement à la délation, à ce principe totalement immoral. Pauvre époque... Ca donnait au fougueux félin des envies de se rebeller ouvertement, mais c'était dangereux. mieux valait ne pas se faire remarquer, non?

D'ailleurs, en parlant de se faire remarquer... Il leva la tête et découvrit un groupe sur les toits, qui parlait sans doute de cet édit. Que disaient-ils? Curieux de savoir, et sans aucune envie d'espionner, il se dirigea vers le toit, qu'il grimpa habilement, se dévoilant ainsi à un vieux singe, un papillon et un cygne. Il y avait une pie un peu plus loin.

- "Vous savez qu'un tel attroupement attire l'attention? On pourrait penser que vous complétez contre le Roi."

Le félin avait dit cela d'une voix légère, pas menaçante pour un sou. Il n'avait aucun intêret à les menacer.
Revenir en haut Aller en bas
Jorus Falcone
Officier
Jorus Falcone


Nombre de messages : 27
Age : 35
Totem : Horiis L'aigle Royale
Date d'inscription : 10/12/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeJeu 20 Déc - 1:17

Ses pupilles d’or glissaient sur la foule, détachant chaque silhouette, jusqu'à celle du Roi elle-même, ou encore, des trois corps immobiles, mort exécutés sur la nouvelle place rouge de la justice. Horiis aussi était venu, coupant sa course dans les rocheuses de Nynnyaw pour répondre à l’appel que les esprits lançaient par delà les terres. Le bon Roi Ours allait parler…
Tout le monde avaient écouté le roi ou encore dressait une oreille vers les caquètements de son porte-parole coloré et maintenant l’équilibre semblait avoir était rompu, le roi devait le savoir et le savait sûrement, qu’il créerait ce piaillement, cette cohorte de discussion. Tout le monde pesait le pour et le contre, une rumeur plus grande encore que celle qui l’avait amené ici, résonnerait jusqu'à Yuzkad.
L’aigle royal avait déjà choisi son camp, si on peut nommer camp, ainsi les distorsions dans chaque esprit qui se jouaient aujourd’hui, il serait la balance, neutre comme à son habitude. Peser dans chaque force quand il le faudrait pour ne pas faire rompre la corde qui allait se tendre. Il aimait cet équilibre.

Il se laissa tomber en avant, détachant ses serres de l’enseigne où il s’était posé, à quelques têtes seulement de la foule, il n’avait manqué aucune seconde du spectacle et maintenant il s’en retournait sûrement à ses occupations. Son corps tomba, avant que ses ailes se déploient, battant l’air puissamment, lui faisant frôler, sur son chemin, fourrures, plumes et autre écailles dispersés maintenant par les gardes royaux.
Une de ses plumes châtains frôla un toit et il contourna la baraque avant de s’élever enfin haut dans le ciel.
Il tournait maintenant au dessus de la place, en d’immenses cercles, dominant la foule qui ne serait bientôt constituée que de quelques badauds.
Ce n’était pas les silhouettes du babouin, du cygne ou encore le pelage pigmenté du serval, ni du minuscule papillon qui le faisait hésiter sur quel courant se porter, c’était son humain, le préviendra t’il ? Après tout, il l’avait déjà laissé dans l’ombre depuis un certain temps, puis qu’aurait’il à se soucier de cela, alors qu’il était à peine capable de raisonner, préférant se nourrir de vengeance.
Non, son humain était apparemment encore trop jeune et immature pour poser sa raison sur les vraies lois qui régissait ces deux mondes…
L’Edit de l’ours ne pourrait pourtant faire oublier les mystérieuses rumeurs qui enflaient mais ce n’étaient que des souffles, plus faibles encore qu’une brise. Et même Horiis n’en connaissait exactement tous les fondements.
Les reflets sombres du fuselage d’une pie frappèrent aux yeux du rapace, et il l’examina, planant toujours, une pie seule était surprenant, les pies aimaient se noyer dans les parlotes inutiles, et alors que chacun était en groupe pour poser leur point de vue ou simplement écouter pensivement, cette pie qui était à l’écart et une pie silencieuse de surcroît était toujours étonnant, peut-être après tout, cherchait-elle quelque chose d’or ou d’argent à piquer.
Il eut envie, non pas qu’il était intéressé et que quelque chose à l’intérieur le poussait à vouloir se poser prés de cette pie, c’était juste un automatisme de compréhension et bien qu’il ne prenait pas ça pour de la curiosité cela s’en rapprochait grandement, et il referma ses ailes brusquement les rabattant sur lui-même alors qu’il venait de se poser aux côtés de l’oiseau noir et blanc, songeur.


« Notre monde semble basculer lentement au même niveau que celui de nos confrères, humains… vous semblez songeuse dame pie ? »


Il fit claquer son bec plus violement sur "humain", il n’avait jamais eu d’attachement comme semblait ressentir tous les autres esprits à leur jumeau bipède, en tout cas celui auquel il était lié n’avait pas encore montré s’il était digne ou non pour cela.…
Revenir en haut Aller en bas
PNJ
Personnages Non-Joueurs.
PNJ


Nombre de messages : 154
Date d'inscription : 12/06/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeVen 21 Déc - 15:43

Il y eut un chant magnifique, puissant, écho d'une autre réalité, d'un autre monde. Ceux qui avaient vu leurs Humains combattre contre Tianh pouvaient reconnaître dans ce son l'annonce d'une mort magnifique, d'une mort monstrueuse, aussi.

Et ce chant retentit, puissant, unique, merveilleux, dans Jili. Et plus loin encore. Tout ce monde en fut frappé, et tout ce monde se retrouva porté dans la beauté d'une mort.

Pourtant, cette mort avait eu lieu ailleurs, dans un autre temps, une autre époque, peut-être, même. Il s'agissait d'un ailleurs, de quelque chose que certains prenaient comme un rêve, et que d'autres prenaient comme une douloureuse réalité. Le Monde des Humains, une sorte d'envers d'une médaille qui s'effritait. L'envers du merveilleux Monde des Esprits, qui chutait... qui avait, plus exactement, à peine commencé une longue chute.

Des êtres brillèrent. Non, pas n'importe lesquels. En bas, c'étaient des gens de l'armée, portant ostensiblement les armoiries du Roi Ours. Ils se montraient comme des puissants, et ils brillèrent d'une aura bleutée, et pâle... qui rappelait, là encore, le sang de Tianh.

Le sang... ce fut peut-être, justement, un appel du sang qui les fit tourner la tête vers le rassemblement qui commençait à se faire. Ce serait une tuerie. L'un d'entre eux appela justement à la mort des gens qui s'étaient agroupés.

Deux aigles firent frémir leurs ailes, et s'élancèrent, deux vautours les suivirent. Et, au sol, il y avait un lion. Immense, terrible, avec le regard d'un chef. Et tous les cinq étaient purement et simplement décidés à tuer.
Revenir en haut Aller en bas
Tegarw Aelhaearn
[PNJ] Soldat ~ Rebelle
Tegarw Aelhaearn


Nombre de messages : 7
Totem : Garw - Ourson blanc
Date d'inscription : 12/11/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeSam 29 Déc - 14:50

Le petit ours ne suivait pas réellement la scène qui se passait en haut... du moins, en apparence. Dissimulé dans l'ombre d'une pierre, il faisait simplement son curieux. N'avait pas grand chose à faire de ce qu'il se passait, mais, d'un autre côté, il voulait se tenir le plus au courant possible de ce qu'il se passait dans son monde. Et cela passait, forcément, par une écoute attentive de tous ceux qui s'opposaient à ce que disait le Roi... de cet attroupement qui prenait place, là, donc.

Garw fut quelque peu surpris, quand il entendit le chant. Tout simplement parce que son état de petit ours, et, dans un autre monde, de grand soldat, ne lui avaient pas donné l'occasion de voir, ni d'entendre parler de Tianh, le monstre mort dans le Monde des Humains, tué par l'alliance formée entre les Pirates, la Marine et les Corsaires. Alors, en entendant ce cri, ce chant, plus exactement, il ne sut pas ce qu'il se passait. Il se contenta de le trouver magnifique, ce qui était déjà... très bien, après tout.

Cependant, quand il vit les soldats du Roi qui se mirent à briller, il n'apprécia plus le chant comme une beauté de la nature, mais comme un acte monstrueux, qui appelait des êtres à la guerre, au mal. A la tuerie.

Haïssant la situation, et ces soldats qui allaient plonger sur des animaux qui n'avaient fait de mal qu'en hésitant et en se posant des questions sur leur monde, il sortit ses griffes, et montra les crocs dans l'ombre de sa cachette.

Garw bondit, avec une assurance déconcertante, sur le dos du lion, en y plantant ses crocs. La peau de l'animal qui subissait son attaque était brûlante, mais il ne porta pas attention à cela. Il préférait ne pas s'inquiéter de ce sang blanc qui coulait de la plaie qu'il venait de créer. Le lion se débattait, il avait besoin d'aide, et pas qu'un peu, car si cela continuait, il serait éjecté... et ne donnerait pas cher de sa peau.

Ses grognements, appelant les êtres qui se réunissaient jusqu'ici à bouger un peu, étaient sombres, et guerriers. Pas question de laisser ces soldats faire du mal à des innocents.
Revenir en haut Aller en bas
Opale
Second du Capitaine
Opale


Nombre de messages : 46
Age : 30
Navire : Punition Expéditive
Totem : Palli - Pie
Date d'inscription : 03/11/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeDim 30 Déc - 0:30

Palli, silencieuse, contemplait la panique et l'indignation qui se répandait dans chaque esprit à la suite de l'Edit de l'Ours. La foule se disséminait, peu à peu, mais l'attroupement de l'autre côté restait compact. C'était un peu imprudent alors qu'une nouvelle époque de paranoïa et de folie s'abattait, mais elle n'avait pas envie de leur en parler. A leurs risques et périls.

Un aigle se posa près d'elle, lui intimant un mouvement bref de recul. Il fallait avouer qu'il était incroyablement noble, et que chacun de ses mouvements respirait une grâce insolente. Il fallait également avouer qu'il était beau, et que son aspect était une insulte à sa propre pauvre apparence.

Mais elle n'aimait pas les aigles. D'une part à cause de leur énervante manie à être plus royaux que tout le monde, et ensuite parce qu'il volaient plus vite, parce qu'ils pouvaient tuer une pie en deux coups et parce qu'ils étaient agaçants jusqu'au bout des plumes.

Pourtant, il ne fût ni agressif ni hautain. Mais voilà, elle se sentait mal pour ce monde, et faire la causette à un aigle ne l'enchentait guère polus que ça. Peut-être était-ce pour cela que son discours fut sérieux.


"Compagnon aigle, je pense que notre monde est bien loin d'égaler celui des humains... " Elle baissa la voix. "Nous basculons, peu à peu. L'Edit va finir soit en bain de sang, soit en terreur continuelle qui nous poussera à une espèce de non-vie... Alors, songeuse, c'est une euphémisme."

Il y eût un espèce de chant, ou peut-être de cri. La pie s'y connaissait en chant, mais jamais elle n'avait rien entendu de semblable. Sauf, un jour de vie d'Opale, lorsque le monstre était tombé. Cela avait un rapport, sans qu'elle puisse dire lequel. La musique pénétra son vieux coeur racorni. Ce monde tombait peu à peu. Ce monde s'effritait jusqu'au coeur.

Puis vinrent plusieurs esprits aux airs vengeurs. Elle n'aimait pas le sang, et ne voulait pas risquer une goutte du sien. Surtout qu'ils faisaient peur, ces piafs psychopathes. Elle jeta un regard à l'aigle qui l'accompagnait. Allait-il se carapater, se battre, s'en fiche ?

S'il y avait des morts, elle les regretterait. Mais elle n'était pas une héroïne, et elle n'était pas Opale. Elle ne pouvait à son sens rien, pour eux. Pour les pauvres fous qui s'étaient réunis sur un toit.
Revenir en haut Aller en bas
Lycia Malawé
Mercenaire
Lycia Malawé


Nombre de messages : 66
Navire : Punition Expéditive
Totem : Mii, petit papillon
Date d'inscription : 21/06/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeLun 7 Jan - 0:11

Partir... Mii ne voulait plus que cela : partir, partir loin d'ici, fuir cette ville maudite, qui lui avait apporté tant de chagrin, tant de peine, tant de honte. Oui, de la honte. Honte d'appartenir à un peuple qui tuait des innocents pour des idéaux stupides. Honte d'appartenir à un peuple qui regardait un massacre en criant leur allégresse, leur joie. Mii ne pouvait pas rester un instant de plus dans cet endroit maudit, cet endroit hanté par la mort. Il devait retourner au soleil, retourner à la lumière, au calme, à la tranquillité. Et qu'importe si ses compatriotes se faisaient massacrer. Qu'importe? Non. Mais que pouvait faire un papillon, un être aussi insignifiant?

Certains étaient destinés à se battre, d'autre à mourir et d'autres... A fuir, tout simplement. A fuir, à survivre tout simplement. Mii serait de ceux-là. Oui, il fuirait, aussi loin que pouvait l'amener ses petites ailes fragiles. Il volerait, toujours plus loin, toujours plus loin et, lorsque tout serait fini, il reviendrait, aiderait les siens après la victoire. Mais pas pendant la bataille. Il n'avait rien d'un héros, rien d'un combattant. A quoi bon de foncer dans la mêlée quand le seul sort qui nous guette est là mort? Et Mii ne voulait pas mourir ! Non, certainement pas. Et il le voulait encore moins depuis qu'il avait appris que, lorsqu'il mourrait... Son autre-lui mourrait également.

Il ne pouvait pas lui faire cela, elle ne l'avait pas mérité. Non, il ne pouvait pas lui faire subir une telle chose. Il ne lui ferait pas subir une telle chose.

Toute sa vie, Mii l'avait passé à voleter d'une fleur à l'autre, à laisser le temps s'écouler doucement, sans y prêter plus d'importance que la pluie ou le beau temps. Jamais, oh non jamais, il n'avait eu cette volonté infaillible de vouloir mener à bien sa mission. Jamais il ne s'était même investi d'une quelconque mission.

Ce jour était enfin arrivé... Et Mii fut désolé que ce fût en de telles circonstances.

Il allait dire adieu au babouin, remarquant alors tous les nouveaux êtres arrivés pendant qu'il réfléchissait, mais à cet instant, un étrange cri, non un chant, retentit, le stoppant dans ses intentions, le paralysant. Il éveilla vaguement quelques souvenirs dans l'esprit du petit papillon, mais il n'en prit pas conscience, tellement il était plongé corps et âme dans ce chant, ne pouvant se détacher de lui.

Et puis le chant s'arrêta, aussi brutalement qu'il avait commencé. Un coup d'oeil en bas... Et Mii crut que son coeur s'était arrêté de battre en maintenant que le chant s'était tût. Des êtres assoiffés de sang se dirigeaient vers eux. A voir la lueur dans leurs yeux... Ils ne seraient en paix qu'une fois leur terrible forfait perpétré.

Jetant un rapide coup d'oeil à l'assemblée, Mii demanda d'une voix suppliante:
"Et maintenant... Que fait-on?"
Revenir en haut Aller en bas
http://rpg-krondor.actifforum.com
Invité
Invité




L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeMer 9 Jan - 16:00

Spoiler:

Le chant résonna, magnifique, mais quelque chose de malsain s'en dégageait. Asgard sentit son coeur s'arrêter de battre un bref instant. Surtout quand il remarqua ce qui se passait plus bas.

- "Il est trop tard maintenant pour se poser des questions existencielles. Le bain de sang semble inévitable. Nous sommes repérés."

Il regarda la pie et le papillon. Il doutait fortement que ces deux-là prennent part à la bataille. Ils risquaient fort de se carapater et d'attendre que ça passe, sauf s'ils se faisaient rattraper. mais alors qu'il hésitait quand à la conduite à tenir, il vit un ours se jeter sur le lion et le mordre, le lacérer. Il n'en fallut pas plus à Asgard pour se décider. Le papillon posa une question.

- "On ne peut pas décider pour toi. Choisis et bonne chance."

Asgard quitta l'assemblée et sauta du toit avec toute sa grâce féline. il rejoignit le petit ours et sauta sur le terrible lion, plantant ses griffes acérées dans sa peau. il remarqa son sang blanc, mais n'en fit pas plus cas que cela. Asgard, même s'il était plus petit et bien mojns massif que le lion, n'en restait pas moins un félin prédateur. Il était jeune, il était impulsif, il ne supporterait pas de rester inactif devant l'injustice. Alors il avait choisit l'action. Quitte à mourir. Et dans un autre monde, son double accomplissait également une mission dangereuse, tuait également pour sa liberté. Ils étaient trop semblables pour ne pas se comprendre et pour ne pas pardonner à l'autre de mettre sa propre existence en danger.
Revenir en haut Aller en bas
PNJ
Personnages Non-Joueurs.
PNJ


Nombre de messages : 154
Date d'inscription : 12/06/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeMar 15 Jan - 12:33

Un des aigles disparut, sans prévenir, sans que personne ne s'occupe de lui. Il s'était passé quelque chose pour son Humain, et, cela avait déconcerté les compagnons de l'aigle qui ne s'attendaient pas à le voir s'en aller ainsi. Et puis le babouin profita de ce moment de réflexion entre ses ennemis, il récupéra un morceau de bois qui traînait par là... non, visiblement, c'était presque un bâton de combat, et il asséna un violent coup sur le crâne du vautour le plus proche. Si le coup n'avait pas été mortel, la chute de l'oiseau inconscient, elle, le laissa tomber lourdement au sol dans une position qui n'avait rien de bien agréable. Deux ennemis de moins. Mais le problème, avec les oiseaux, c'était que maintenant qu'ils savaient que le babouin comptait se défendre, ils pouvaient toujours chercher à se tenir à distance de son bâton.

Pour le lion, il ne pouvait pas aider. Ils étaient déjà à deux dessus, et il jugea que c'était un miracle s'ils ne se mettaient pas de coups de pattes sans faire attention. Le fauve luminescent saignait de part et d'autres, sans pouvoir réellement se défendre simultanément contre ses deux adversaires. Le babouin jugea que la rage qui avait pris ce lion le rendait bien moins capable de contrôler ses actes que son état normal. Et puis le fauve s'affaissa, acculé, perdant trop de sang pour survivre. Son corps tomba à la renverse.

Il ne restait plus que deux rapaces. Et le problème, c'est qu'ils fondirent tous deux, sans prévenir, sur le babouin, commençant à l'écharper de leurs serres.
Revenir en haut Aller en bas
Tegarw Aelhaearn
[PNJ] Soldat ~ Rebelle
Tegarw Aelhaearn


Nombre de messages : 7
Totem : Garw - Ourson blanc
Date d'inscription : 12/11/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeMar 15 Jan - 12:45

Le combat s'était passé de manière étrange. A vrai dire, il ne savait pas ce que son Humain trouvait de si amusant à se battre, de si intéressant non plus. Il y avait du sang, il y avait un mort sous ses pattes, et cela s'était passé si vite, qu'il n'avait pas vraiment compris ce qu'il s'était passé. Juste, il avait reçu un peu d'aide, et c'était déjà merveilleux.

Il posa son regard de petit ours sur le jeune fauve qui, l'espace d'un instant, était devenu son compagnon. Du sang du lion tâchait la belle fourrure blanche de Garw, mais il n'en avait rien à faire. Il avait un regard teinté d'une brève arrogance, un regard de guerrier qui venait de vaincre.


-Merci de ton aide, je n'aurais pas pu survivre sans toi.

Et puis ce n'était pas le moment de mourir. Alors il tourna le museau vers les hauteurs, et vit que là-haut, cela ne se passait pas aussi bien que pour eux. Seulement, il y avait un problème : comment pouvait-il monter jusque là-bas, lui petit ours maladroit qui ne quittait que rarement le sol ? Il lui fallait une solution, et pas la moindre...

-Je vais rejoindre les hauteurs. Je ne sais pas si j'arriverai à temps pour aller les aider, mais... on ne va pas rester là à ne rien faire. En tous cas, moi, je ne reste pas ici.

Il se dépêcha. Il courut vers le bâtiment, ses petites pattes le projetant à une vitesse moins grande que celle d'un prédateur plus avisé. Et il n'était pas aussi agile que pourrait l'être le fauve qui l'avait aidé. Alors, ils étaient voués à arriver trop tard pour le babouin qui criait ? Pas question. Pas question de partir perdant, pour lui.

Il grogna. Cela ne l'aida pas à accélérer sa course, mais au moins, en s'énervant, il se sentait plus fort...

Revenir en haut Aller en bas
Ayleen Aenor
Cartographe.
Cartographe.
Ayleen Aenor


Nombre de messages : 120
Totem : Aezel - Cygne
Date d'inscription : 21/11/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeMar 15 Jan - 15:10

Tant que les oiseaux volent, les rumeurs passent rapidement des uns aux autres. Si il avait pu sourire, Aezel l'aurait probablement fait en cet instant. Tristement, oui, mais tout de même. Car c'était tout ce qu'il y a de plus vrai. Lui-même n'avait pas l'intention de laisser qui que ce soit dans l'ignorance de ce qui s'était passé ici. Ainsi, peut-être que les gens réagiraient. Et il était certain qu'il fallait bel et bien faire quelque chose. Car il avait l'impression qu'un fragile équilibre était trop près de se briser totalement si personne n'agissait. Il était déjà fissure et craquelé après ce qu'avait décrété le Roi. Mieux valait ne pas l'abîmer encore plus. Ce serait une grave erreur, qui leur porterait probablement préjudice à tous, esprits comme humains. Le cygne y pensait avec calme, même s'il sentait l'inquiétude s'insinuer de plus en plus en lui à mesure que le temps passait. Non pas pour lui, mais pour Ayleen. A cet instant, il avait terriblement envie de la voir, juste pour être certain qu'elle allait bien. C'était stupide, car il l'aurait probablement sentit si cela n'avait pas été le cas, mais... c'était ainsi. Et il n'essayait pas de réfréner ce sentiment tant qu'il n'obscurcissait pas son raisonnement. L'humaine réussissait toujours à le rassurer, sans pourtant sembler chercher à atteindre ce but. Lorsqu'il était inquiet elle agissait comme d'habitude, avec son détachement et son insouciance apparente coutumière, et cela lui suffisait. Dans le fond, il était probable qu'elle le fasse exprès. Il la connaissait depuis assez longtemps pour savoir ce qui se passait derrière sa façade. Du moins, en partie. Car il y avait de nombreuses choses qui lui échappaient. Mais en général, lorsque quelque chose inquiétait la jeune femme et qu'il pouvait faire quelque chose, elle lui en parlait. Cela suffisait à le rassurer pour toutes les fois où elle ne disait rien. Ils étaient le gardien l'un de l'autre. Et c'était très bien ainsi.

La suite des paroles du babouin noircirent légèrement les pensés d'Aezel. La mort, ou la mort... que ce soit en héros ou non, y avait-il réellement une différence ? Sans doute. Ayleen aurait probablement dit que oui. Et mieux valait faire quelque chose, même si les chances de réussite étaient minces. Là encore, il aurait aimé pouvoir la contacter avant d'agir. Se concerter était bien mieux. Car si elle devait mourir sans même savoir de quoi il retournait... ce serait profondément injuste. Et il ne voulait pas lui faire ça. Pourtant, il ne doutait pas une seconde du conseil qu'elle lui aurait donné. Agir comme il lui semblait le mieux. Et si un événement grave pouvait être évité, faire tout ce qui était en son pouvoir pour le faire. Tout comme elle, à chaque fois qu'une prémonition lui venait. Elle n'aurait pas ajouté cela, car elle ne parlait que rarement d'elle, mais... il l'aurait probablement fait à sa place. Il la connaissait tellement bien qu'il pouvait presque se jouer toute la conversation en esprit. Tous ces doutes, toutes ces interrogations, tout cela ressemblait à une pièce déjà jouée encore et encore. Mais ils ne se lassaient jamais l'un de l'autre. C'était ainsi depuis toujours, et cela le serait encore probablement pendant longtemps. Tant qu'ils étaient en vie. Et pour se montrer digne de sa volonté, il ne pouvait qu'avancer et faire ce qu'il pensait être le meilleur. Et ne pas hésiter. Peser le pour et le contre oui, mais que cela ne l'empêche pas d'agir. C'était ce qu'elle lui reprochait le plus souvent avec un léger sourire. Seulement... qu'elles étaient au juste les différentes options ? Résister ou plier, oui, mais il y avait de nombreuses façons de résister. En restant caché ou en se montrant au grand jour. En répendant la nouvelle et essayant de montrer le danger aux autres esprits, ou en tentant de faire quelque chose de plus direct par soit-même. Il avait besoin de temps pour réfléchir, mais le temps semblait lui échapper. Il devrait faire avec. C'était cela, la réalité. On n'avait pas de prise sur le temps, et il était impossible de revenir en arrière comme le désirait le babouin. Aezel était suffisemment bien placé pour savoir que chaque événement modifiait le futur. Chaque histoire qu'il avait racontée avait eu ses propres répercussions. On ne pouvait pas souhaiter que les choses soient comme avant. C'était simplement... impossible. Et chercher à vivre dans le passé était une chose dangereuse. Il fallait au contraire en tirer des enseignements... et tenter de faire pour le mieux en ce qui concernait l'avenir.

Aezel jeta un regard intrigué au singe tout en arquant légèrement le cou lorsque celui-ci dit que les choses lui échappaient. Oui, cela lui paraissait évident... mais d'habitude, avait-il réellement l'avenir de leur monde et de l'autre en mains ? Il n'en était pas certain. Cela lui paraissait peu probable. Mais dans le fond, cela n'avait pas grande importance. Tout ce qui comptait était sa volonté de faire changer les choses. S'ils étaient suffisamment à être animés par le même désir, ils pouvaient faire pression. Et si le Roi ne cédait pas, ils pouvaient se battre. Le cygne baissa un instant le regard sur ses ailes, avant d'émettre un léger sifflement caractéristique pouvant s'apparenter à un soupire. Ce n'était pas dans ce domaine qu'il était le plus doué. Mais s'il le fallait vraiment, il le ferait. Il devait être paré à toute éventualité. Seulement... il se demandait ce que le babouin entendait par " je vais agir ". Que comptait-il faire, au juste ? Avait-il plus d'idée que lui, ou que le papillon qui semblait totalement perdu ? Peut-être. Lui ne pensait qu'à faire passer la nouvelle, afin de réunir et faire réagir le plus de monde possible. Peut-être qu'il pensait à autre chose. Il avait envie de lui poser la question, mais... ce n'était ni le lieu ni le moment. Car déjà l'attroupement en bas se dispersait, et ils étaient trop visibles. Bien trop visibles. Il allait lui en faire la remarque, en assurant au passage qu'il valait mieux disparaître un temps pour s'organiser, lorsqu'une nouvelle voix vint se joindre à la conversation. Aezel tourna la tête pour observer l'intru, avec un léger mouvement de recul. Mais le félin n'avait pas l'air menaçant. Il semblait jeune, et son ton était léger. Il en était simplement arrivé à la même conclusion que lui au même moment. Et il en allait peut-être de même pour d'autres esprits.

Aussitôt, sans répondre, le regard d'Aezel se tourna vers la Place de la Justice. Si certains pensaient qu'ils complotaient contre le Roi, ils n'étaient pas loin de la vérité. C'était une mauvaise chose pour eux. Si cela déclenchait quoi que ce soit... ils n'auraient pas eu le temps de se préparer auparavant. Cela l'inquiétait. A nouveau, il allait dire quelque chose, mais il resta finalement silencieux, coupé dans son élan par le chant merveilleux qui s'éleva soudain dans le Monde des Esprits. Il ne l'avait jamais entendu, et il était quelque part... subjugué par tant de beauté. Mais pour lui, cette beauté avait quelque chose d'infiniment sombre et étrange. Quelque chose qu'il n'arrivait pas vraiment à discerner, mais qui était pourtant bien présente et qui l'oppressait. Comme un signal funeste. D'où cela pouvait-il venir ? Il n'en savait rien. Mais il prenait d'ors et déjà cela pour un mauvais présage. Celui de la fin du monde tel qu'ils le connaissaient. Et le fait que, soudainement, plusieurs animaux se mettent à briller le confortait dans son opinion. Car ce n'étaient pas n'importe lesquels... mais seulement les soldats du Roi. Un instant Aezel chercha ce dernier des yeux, se demandant s'il était atteint par les mêmes symptomes, voulant observer sa réaction face à ce chant étrange, mais son regard fut attiré par autre chose avant de l'atteindre. Quatre soldats les regardaient, et cela ne présageait rien de bon. Non... car déjà, ils s'élançaient vers eux. Et il n'était pas difficile de deviner leur intention.

Le cygne eu un léger tremblement. C'était maintenant qu'il fallait se décider. Et il n'y avait pas beaucoup de solutions. Fuir ou se battre. Seulement deux choix, cela aurait dû être simple... et pourtant, il restait immobile tandis que leurs ennemis s'approchaient. En bas, un ourson s'était jeté sur le lion. Il n'avait pas attendu. Il avait dû prendre sa décision depuis bien longtemps. A côté, Aezel entendit le papillon leur demander ce qu'il valait faire. Il ne répondit pas. Il fallait prendre sa propre décision, et en assumer les conséquences. Mais il était trop préoccupé par ses propres hésitations pour s'embarrasser de celles des autres. S'ils étaient suffisamment, ils pouvaient changer les choses. Ici et maintenant, couper court à cette folie qu'était l'Edit de l'Ours avant que les dommages ne soient irréparable. Il ne fallai pas perdre cette chance. Ayleen ne l'aurait probablement pas perdue. Déjà, à une vitesse folle, les événements se succédaient. Le lion était à terre, l'ourson s'éloignait déjà, et deux oiseaux avaient disparut. Mais soudainement ceux qui restaient s'attaquèrent simultanément au babouin, le lacérant de leurs serres. Et soudain, Aezel n'hésita plus du tout.

Fondant dans la bataille, il se jeta sur le volatile le plus proche de lui, s'interposant comme il pouvait entre lui et le babouin, cherchant à l'en éloigner quitte à être légèrement blessé. Et en même temps, il lui donnait des coups de becs où il pouvait, sans vraiment viser, accompagnés de violent soufflets de ses ailes. Ses mouvements pouvaient blesser, mais ils manquaient de coordination. Le combat. Ce n'était pas ce pour quoi il était le plus doué. Mais il faisait tout ce qu'il pouvait, avec toute l'énergie qu'il avait. Car même si l'ourson s'approchait pour tenter de les aider, il n'était pas encore là. Et il avait l'impression d'être le seul suffisamment proche du babouin pour l'aider. S'il était mort tandis qu'il fuyait, il ne se le serait jamais pardonné. Et tant pis si il était blessé, voire pire. Au moins, il ne regretterait pas ses actes. Et il savait qu'Ayleen non plus.
Revenir en haut Aller en bas
Mary Bonny
Stratège
Mary Bonny


Nombre de messages : 374
Navire : Punition expéditive
Totem : Anne, Salamandre de feu
Date d'inscription : 13/06/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeSam 26 Jan - 1:03

Oh, une proie, bien sûr, une proie. Mais laquelle ? Là était la question. Bien sûr, cela pouvait attendre. La vengeance, ou plutôt elle devait dire leur vengeance - à moins que ce ne fût celle d'Anne -, serait froide, méticuleuse, précise, bien préparée, inévitable, implacable ; voilà pourquoi elle ne devait pas se précipiter. A quoi bon lui servirait toute vitesse ? Elle n'avait pas une cible, mais des milliers. Des milliers de proie - celui-ci, peut-être, celle-ci. Elle ne savait pas, ne pouvait que peu savoir.
Pour Anne, c'était plus facile : elle voyait immédiatement qui, à l'unforme souvent, ou aux rencontres faites en mer, qui était pirate, corsaire ou marin. Mais elle, elle devait demander précautionneusement puisqu'elle ne pourrait deviner au premier regard qui est, dans le monde humain, qui.
Enfin, c'était justement ces barrières gênantes qui la refroidissaient. Sa vengeance serait lente mais juste...
Un chant soudain interrompit le flot de ses pensées, marquant une pause de silence dans son être. Le chant qu'elle avait entendu lors de la mort du monstre qu'avait combattu Mary, c'était bien celui-là. Qu'arrivait-il ? pourquoi apparaître ici, et maintenant ?
Mais elle se souvint bien sûr que c'était un esprit, du moins probablement à l'origine... rendait-il son dernier chant, celui du cygne qu'il n'avait pas été, là où il était né ? Peut-être, elle ne savait pas. Elle écouta juste, fermant les yeux quelques instants, cette mélopée funèbre.
Le silence complet revint, et fut bref. Des soldats sortant des rangs, entourés d'une aura qui lui rappela la couleur du sang du monstre, attaquèrent un groupe, oh, pourtant pas si grand, un peu plus loin.
Anne jugea préférable de s'éloigner quelque peu... pourtant, elle continua de regarder la scène, neutre ; juste intéressée... après tout, c'était un moyen comme un autre d'obtenir des informations. Et qui sait si elle n'aurait pas besoin de cela, plus tard ? Et puis, elle ne pouvait qu'observer, pas prendre part au combat. Tuer, ce n'était pas vraiment pour elle. Son poison insuffisant ne pouvait que la défendre, tuer lui était bien plus difficile pour plus grand qu'elle.
Ils s'en sortaient, au final, plutôt bien. Elle cachée n'avait aucun mal à survivre... bien évidemment. Elle se rendit aussi compte que, véritablement, pour des ennemis de cette taille, l'affrontement direct était de trop.
Des proies donc. Elle viserait ses proies, quand elle les aurait trouvés, discrètement... lentement et sûrement.
Anne continua de regarder encore quelques instants la scène, puis, jugeant inutile de s'attarder trop ici, se retira.



Bon, comme je l'ai dit, pas très utile comme post... =S Mais en même temps je vais pas vous jouer super-salamandre hein. -__-'
Revenir en haut Aller en bas
Jorus Falcone
Officier
Jorus Falcone


Nombre de messages : 27
Age : 35
Totem : Horiis L'aigle Royale
Date d'inscription : 10/12/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeSam 26 Jan - 21:27

Il y avait eu un dernier battement d’ailes, puis il avait écouté attentivement les paroles de la pie au sombre plumage, courbant un instant la tête comme pour mieux entendre lorsqu’elle baissa la voix, il fallait avouer qu’elle était bien plus songeuse qu’il ne l’avait cru. Oui, il y avait du vrai dans ses paroles peut-être presque trop venant d’une pie. Tout ça prenait presque des airs de conspiration alors que plus haut que tous, il dominait tous deux, leurs deux silhouettes se fondant dans le décor, presque imperceptible.
Un long cri ou même chant fendit les airs, étrange appel, ou étrange fin pourtant cela n’avait l’air de venir d’aucun résident du monde, jamais Horiis n’avais entendu pareille plainte même venant de son humain, il y avait quelque chose de fantomatique et de noble. Il se demanda un moment si il avait été le seul à l’entendre mais vu le silence qui régnait maintenant, ce cri qui venait de tout interrompre, domptant toute la foule, ne venait pas simplement de son inconscient, il en était sur, il avait répandu une douce quiétude et même lui fut ampli d’un profond respect pour la chose qui venait sûrement de s’éteindre en même temps que son chant.

Mais en bas, les choses s'accélérèrent Horiis aperçut les cinq gardes qui, étrangement, se mirent à briller d’un bleu aux teintes qui semblaient éphémères, il ne comprit pas tout de suite que ces cinq êtres venaient d’être touchés par un mal étrange qui les rendait fou au point d’attaquer tout ce qui passait à leur portée.
Après tout, tant qu’ils ne s’attaquaient pas à lui, ce n’était pas vraiment son problème. Il se demandait quel rapport le chant mystérieux avait avec eux, pourquoi était ce eux qui avaient été pris par ce mal, ils avaient tous entendu ce chant alors pourquoi eux seulement devenaient des bêtes assoiffées de sang…

La pie ne bougeait pas et, lui, porta son regard sur le groupe pas très éloigné de tous deux, le combat s’était rapproché, et maintenant il devait défendre bien plus que leur point de vue, leur vie était compromise et Horiis qui aimait l’équilibre nota l’attaque des deux rapaces sur le vieux singe, deux contre un ça n’avait rien d’équilibré et puis il y avait longtemps qu’il n’avait pas pu utiliser ses serres et il poussa puissamment sur la pierre pour s’envoler. Ses deux rapaces n'allait pas s'arretaient ils s'attaqueraient surement à eux aprés leur travail accomplis alors autant en finir maintenant



« Nous avons l’avantage d’avoir la liberté souvent juste à un battement d’ailes »

Il ne savait pas si la pie avait entendu, mais il plongeait maintenant avec le plus de vitesse que possible, ses deux ailes repliées contre ses plumes au fuselage parfait, il ne voyait plus qu’un des rapaces celui qu’il avait choisi, et au dernier moment il déploya ses ailes de toute leur envergure, tentant de planter ses serres dans la première prise qui se profilerait, avant de l’emporter et de le relâcher contre la paroi des grandes bâtisses qui entouraient la place.
Revenir en haut Aller en bas
PNJ
Personnages Non-Joueurs.
PNJ


Nombre de messages : 154
Date d'inscription : 12/06/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeDim 27 Jan - 22:40

Le babouin remerciait le destin de lui avoir laissé une chance : il pouvait maintenant respirer un peu. Décidément, la vieillesse n'était pas quelque chose d'agréable, dans de telles situations. Loin de là, même, elle le menait à une mort presque certaine. Si ces deux oiseaux n'étaient pas venus à son secours, il aurait très bien pu perdre la vie.

Bon, il avait une folle envie d'aider, lui aussi, mais ce n'était pas réellement dans ses capacités. Son cœur âgé battait déjà trop vite, et il se sentait bien mal. Il était blessé, d'ailleurs, du sang s'écoulant de sa tête. Cela ne l'empêchait pas de chercher à retrouver ses esprits.

Du côté des assaillants, la situation n'était pas si simple. De deux contre un, ils étaient passés à deux contre trois. Et ce n'était pas ce qu'il y avait de plus simple pour remporter une bataille, même si leur force semblait bien plus imposante qu'elle n'aurait du l'être.

Aezel pouvait s'inquiéter : il était en train de faire face à un être d'armes, à quelqu'un d'habitué aux combats, qui se rendait d'ailleurs bien compte qu'il était en train de combattre un animal peu habitué à la situation. Parfait. Alors il rendait ses coups plus terribles, profitant de la visible faiblesse de celui qu'il prenait comme victime, sans réellement faire attention à se protéger : le cygne était un Esprit mort, tant pis pour le reste, il se délecterait de sa fin.

Les serres du rapace déchirèrent la chair, là, au niveau de l'épaule, lacérant la peau jusqu'au niveau du cœur. La blessure n'était pas assez profonde pour tuer sur le coup, elle l'était assez pour rendre les chances de survie d'Aezel bien courtes, s'il ne prenait pas vite soin de lui. Un morceau de chair demeurait entre les pattes du soldat, consciencieusement arraché à sa victime, et le cri, vainqueur, qu'il laissa échapper, suintait la fierté qu'il ressentait... qu'il ne ressentit pas longtemps, parce que le babouin lui sauta dessus pour faire craquer une bonne fois pour toute les os du coup de cet oiseau descendu trop bas.

Le penseur se tourna vers le cygne, le regard empli d'inquiétude...

De l'autre côté, Horiis avait tout de même l'avantage. Son assaillant faiblissait. Pourquoi ? Probablement parce qu'il était pris par surprise, et que, rapidement, il se retrouva seul, donc démoralisé par la tournure que prenait le combat. Un cri douloureux s'échappa de sa gorge, témoin du mal qui le rongeait subitement. Il voulait s'échapper, mais ne le pouvait pas... la bataille était sur le point de très mal terminer, pour lui...

Sa lumière s'éteignit, autour de son corps, subitement, et son sang, bleuté, jailli de lui sans plus d'explication. Vide de son liquide vital, il s'affaissa, mort.
Revenir en haut Aller en bas
PNJ
Personnages Non-Joueurs.
PNJ


Nombre de messages : 154
Date d'inscription : 12/06/2007

L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitimeDim 3 Fév - 5:31

L'alliance improbable entre des animaux ne se connaissant en aucune façon avait réussit à défaire les cinqs étranges soldats du Roi brillants de leur étrange lueur bleutée. Les dommages causés au cygne étaient certes presque une petite victoire en eux-même, mais ce n'était pas suffisant. Ils avaient été trop mal organisés... s'étaient précipités trop vite dans leur soudaine soif de sang. Leurs adversaires, plus calmes, plus méthodiques à bien des égards quoique moins entraînés avaient eut le dessus. Cela semblait si simple, ainsi. Comme s'ils pouvaient tout faire, comme s'ils pouvaient vraiment s'opposer au Roi et à son décret si... injuste.

Mais il n'en allait pas réellement ainsi. Non, cela aurait été bien trop simple... et le babouin avait en de nombreuses occasions été témoin de ce genre de situations. Tout semblait bien aller, tout semblait sous contrôle... mais il ne fallait pas se leurrer. Son vieux regard fatigué se tourna un instant vers le château, plus loin... sa masse imposante, autrefois rassurante mais qui lui semblait maintenant ô combien menaçante... et les multiples points qui en sortaient. Des nuées dans le ciel, de nombreux animaux se déversant dans les rues... les renforts. Cette fois, il n'était plus question de jouer. La répression allait commencer dès maintenant. Ils s'étaient probablement tenus prêts... au cas où. Au cas où des insensés auraient osé s'opposer à l'Edit de l'Ours. Ils avaient été bien avisés. Et à présent, eux aussi allaient pouvoir étancher leur soif de sang. Oui... car eux aussi brillaient de cet éclat bleu inquiétant. Tous les soldats du Roi, tous ceux qui venaient du château ? Pourquoi ? Le babouin aurait aimé s'interroger là-dessus... mais le temps était compté.

En contrebas, quelques Esprits restaient à les regarder, comme abasourdis par ce qui venait de se passer. Choqués. Il y avait de quoi. Tant de choses étaient arrivées en quelques minutes à peine... il fallait du temps pour saisir toutes les implications, toutes les répercussions. Même lui, avec son entraînement renforcé par une vie de contemplation et de réflexion n'y arrivait pas totalement. Plus que jamais, il avait besoin de calme. Mais il ne pouvait pas se reposer tout de suite, non... d'abord, il devait s'acquitter de ce qu'il considérait comme son devoir. Et le temps était compté.

" Partez... vite... avant qu'ils n'arrivent. "

L'identité des " ils " dont il parlait ne faisait aucun doute. Il s'agissait des soldats du Roi qui se précipitaient pour écraser " l'émeute ". L'émeute... une poignée d'animaux résistants à ceux qui leur fonçait dessus pour les tuer sans aucune raison ni sommation. Cela confirmait les pires craintes du babouin. Il s'était adressé à tous ceux qui pouvaient l'entendre, et la plupart ne s'étaient pas fait priés pour obéir, comme brusquement sortis d'un rêve par ses paroles pleines de bon sens. Maintenant, il s'agissait de survie. Car il n'y avait aucun doute sur ce fait ; ceux qui arrivaient ne feraient probablement pas la distinction entre ceux qui s'étaient battus contre les forces de l'ordre et ceux qui avaient simplement été présents au mauvais endroit au mauvais moment. Sans demander son reste, le babouin se tourna vers le cygne. Blessé, il avait visiblement sombré dans l'inconscience. Il n'était pas habitué aux combats. Ce n'était pas un Esprit belliqueux. Mais il l'avait défendu, et il ne serait pas venu à l'idée du singe de ne pas l'aider.

Aussi, tandis que la place se vidait dans un mouvement de foule proche de la panique le babouin s'approcha du cygne et le prit rapidement, quoiqu'avec précautions, dans ses bras. Il était encombrant, il serait probablement allé bien plus vite sans lui, mais c'était ainsi. Ensuite, en quelques instants malgré son grand âge, il disparut. Se laissant simplement porter de toit en toit, jusqu'à une cachette quelconque dont il avait le secret. Il avait pris le temps de faire un signe de tête à ses compagnons, à ceux aux côtés desquels il s'était battu, afin qu'ils sachent qu'ils pouvaient venir avec lui si ils le souhaitaient... mais n'avait pas poussé plus loin. C'était déjà beaucoup tandis que leurs ennemis se rapprochaient. Ennemis... oui, maintenant il n'hésitait plus à les appeler ainsi.

Rapidement, il déserta ces lieux. Tout comme les autres animaux qui se dispersaient à toute vitesse. Ne restait qu'un espace vide, des pavés froids... et le sang qui avait coulé sur la Place de la Justice.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





L'Edit de l'Ours Empty
MessageSujet: Re: L'Edit de l'Ours   L'Edit de l'Ours Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
L'Edit de l'Ours
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Totems des Mers :: Monde des Esprits :: Jili :: La Place-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser